La 1ère lecture de ce dimanche (6è dimanche de Pâques, C, Acts 15 :1-2,22-29) décrit une situation que l’on connaît d’expérience : un conflit, un litige, susceptible de provoquer division et rancœur, on le sait trop bien. La lecture révèle qu’une lettre a été envoyée à la jeune communauté chrétienne d’Antioche par un groupe d’Apôtres et d’Anciens présidé par Paul et Barnabas. On apprend que le sujet traité est celui de la circoncision et qu’il « provoqua un affrontement ainsi qu’une vive discussion ». Jude, appelé aussi Barsabbas, et Silas sont délégués pour apporter la lettre des Apôtres qui tranchera le sujet.
C’est alors que surgissent les mots qui expriment avec force et sans ambiguité la décision des responsables : « L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé… »
Entendant une telle expression, nous serions probablement tentés de penser : ‘Quelle arrogance, un tel orgueil est insupportable! ‘ On est prêt à dire avec non moins de force : « Qui peut se prévaloir de prendre des décisions… avec l’Esprit Saint? »
Mais chaque chrétien le peut, le devrait! Prendre des décisions importantes pour soi-même et pour les autres, n’est-ce pas là une situation où l’on devrait absolument consulter l’Esprit de Dieu? Non seulement il convient mais il est essentiel de ne pas juger en hâte ni de choisir les options qui surgissent spontanément en s’en remettant simplement à notre expérience personnelle, si riche soit-elle.
L’Esprit de Dieu ne se laisse pas ‘recruter’ ni ‘enroler’. On ne peut ni l’affilier, ni l’embrigader! Sa présence n’est le privilège exclusif de personne. Mais il se fait volontiers l’associé de quiconque l’invite et l’accueille lui demandant de nous partager sa sagesse. Il n’en tient qu’à nous de le prier de nous assister dans nos délibérations, nos choix, nos options de vie.
Alors, nul besoin de proclamer à haute voix les mots qui choqueraient – il sera évident que vraiment : « L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé… » et tous en seront les bénéficiaires!