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23è dimanche de l’année C – 2019

 

Une croix… des croix…
Il y en a de toutes sortes et à bien des endroits.
En métal, en bois, en argile, en tissu…

On les retrouve un peu partout mais… elles disparaissent.

Elles disparaissent là où on s’attendait à les voir –
comme à la croisée des chemins d’autrefois. 
Mais elles réapparaissent où on ne s’attendait pas à leur présence –
oui, sur les costumes un peu… exotiques des vedettes de tous genres!

La croix… un signe traditionnel chez nous, historique même 
comme en témoigne celle du Mont-Royal.

Mais ce signe est-il encore signifiant?
Cette présence est-elle encore expression d’une réalité qui nous parle?

Dans l’évangile d’aujourd’hui (Lc.14:25-33), l’affirmation de Jésus est catégorique :
« Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite
ne peut pas être mon disciple. »

On dit que pendant les siècles qui suivirent le crucifiement, les premiers chrétiens ne pouvaient supporter la vue de ce qui est devenu le crucifix.
La crucifixion était une forme de torture qui leur était bien connue, il s’agissait d’un mode d’exécution pure et simple.
Pas étonnant qu’on ne puisse volontiers contempler un tel supplice.

Mais justement, les paroles de Jésus ne visent pas un objet qui fait partie du ‘décor’ d’une pièce de la maison, ni d’un bijou original dont on se pare !
Il s’agit de porter sa croix à la suite de Jésus.
C’est évidemment un engagement personnel et c’est autrement exigeant !

C’est pourtant la condition que Jésus présente pour nous reconnaître comme ses disciples…
Porter… suivre… comme il l’a fait et jusqu’où cela l’a mené…

Note: Une autre réflexion est disponible sur un thème différent en anglais à: https://image-i-nations.com/23rd-sunday-of-year-c-2019/

 

Source: Images : es.wikipedia.org   Readers Digest Canada   Unsplash   churchofthecrossroad.org   tripadvisor.com     
 

 

13è dimanche de l’année, A

Les textes de l’évangile nous donnent de multiples paroles de Jésus.
Certaines sont encourageantes et réconfortantes.
D’autres sont inspirantes et stimulantes.
Mais il y en a qui sont positivement… dérangeantes – dérangeantes parce que terriblement exigeantes!

C’est le cas du texte de l’évangile de ce dimanche (13è, année A – Mt.16 :37-42) où Jésus affirme :
« Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. »

PRENDRE SA CROIX, ça n’a rien d’emballant !
Faire face à ce qui est difficile, pénible, ce qui demande des efforts répétés et souvent sans succès…
Aller à l’encontre de ce qui plaît et ce qui attire spontanément.
Ne pas suivre la loi du moindre effort mais mettre toute son énergie à vaincre les obstacles et surmonter les difficultés.
Maîtriser sa lâcheté, mettre en échec son hésitation à reprendre le chemin que l’on sait être le meilleur.

Et pourquoi ? Parce que c’est là la mesure d’un vrai disciple du Seigneur.
C’est la manière d’être digne de lui: marcher dans ses pas, suivre la voie que lui-même a tracée.
Il n’est pas question de jouer au héro, ou de prouver sa valeur.
Il ne s’agit pas d’une compétition où l’on se mérite des honneurs et les applaudissements des admirateurs.
Rien de cela – simplement suivre le Maître.

Porter sa croix… Pas la traîner…
Pas se plaindre qu’elle est trop lourde, trop encombrante, si peu adaptée à ma personnalité…

À ce sujet, quelqu’un a écrit un texte riche de sagesse.
C’est le récit d’une personne qui se plaignait constamment à Dieu que sa croix était trop lourde, impossible à porter, et qu’il était vraiment injuste de lui imposer un tel fardeau.
Alors, Dieu accepta de lui offrir un choix et il mit devant cette personne tout un échantillonnage de croix avec la possibilité d’essayer chacune.

Avec un soupir de soulagement, l’inconnu commença à soupeser une croix après l’autre, toujours insatisfait après chaque essai: l’une était trop longue, l’autre trop large, celle-ci était d’un bois trop rugueux, celle-là d’un métal trop lourd, et ainsi de suite jusqu’à la fin.
C’est là que, soulevant la dernière croix, la personne s’exclama joyeusement : « Ah, celle-ci est parfaite, tout à fait à ma mesure et selon mes forces ! Je veux celle-ci!»

L’auteur termine son récit en disant que Dieu ne put réprimer un sourire car la croix choisie était justement celle qui avait été abandonnée au début ayant été jugée absolument… au-delà des forces du plaignant !

Tant il est vrai que Dieu sait si bien ajuster les croix… aux épaules qui les porteront…

N.B On peut lire un article intéressant sur WIKIPEDIA au sujet de La colline des croix en Lituanie – Hill of Crosses, Lithuania.
Source : Images : x-dragons-x.exteen.com  Nighttime : Mindaugas Macaitis

13th Sunday of the Year, C

2092087_how-did-the-apostles-die_phoi6mn445vbbn4o2ra4kwuovmeatuw6lrlcsphco3flmkbrawuq_757x425Reading the gospel text for this Sunday (Lk.9:51-62, 13th Sunday, Year C) someone could explain with a touch of humour: “This is a mixed bag!” Indeed, we find in those few verses all kinds of ideas. More than one theme is presented to our reflection:

    •    Jesus resolute march to Jerusalem as the time of his passion draws near.
    •    The frustration of James and John faced with the Samaritans’ refusal to allow them to pass through their territory, their anger and desire to retaliate.
    •    A man’s desire to be a disciple of Jesus, perhaps without enough discernment.
    •    Two other individuals called by Jesus to follow him who make excuses for their delay and Jesus’ reply to each one of them.

As I look at the different people and the attitude of each one of them, I realize that, in fact, they represent much of what makes up our daily life: determination, frustration, anger, desire to take revenge, generosity, hesitation to commit ourselves… Yes, all this, and much more, makes up our personal experience from day to day.

What is wonderful is that God makes use of all of this to fashion us into the people he want us to become… if only we allow him to do so. No material is too coarse, no attitude is too rebellious, nobody is too unworthy – God’s grace is sufficient to transform all human experience into building material for the kingdom! Paul had assured the Christians of Rome – and it remains ever true: « By turning everything to their good God co-operates with those who love him » (Roma.8:28). Everything? Absolutely!

Source: Image: channel.nationalgeographic.com

4è dimanche de Pâques, C

buddymartin.net« C’est à moi! » Expression que l’on entend bien souvent et dans toutes sortes de situations. Les objets varient mais la réaction du propriétaire demeure la même : il réclame son bien, elle demande qu’on lui remette ce qui lui appartient! Un jeu vidéo, un vélo, un i-pad (tablette), un bijou, une caméra – que sais-je? Les gens ne peuvent douter que : « Ceci est à moi! » Ce sens de possession personnelle, cette attitude de réclamer ce que je considère ‘mien’ se révèle très tôt chez l’enfant. Très tôt le petit s’approprie avec force – force et cris si on n’accède pas à son insistance – ce qu’il croit lui appartenir… de droit!

Mais nous sommes bien conscients que cette attitude ne se limite pas aux objets, elle s’étend – et parfois avec encore plus d’insistance – envers les personnes avec qui nous avons des relations privilégiées. « C’est MON mari qui a fait cela… » « C’est MA femme qui a obtenu cette promotion… » « Ce sont NOS enfants qui ont gagné cette compétition… » Et il est évident que ces paroles expriment bien davantage la satisfaction personnelle que la simple mention d’un fait.


Et… s’il en était de même… de Dieu?! Pour moi, c’est là le message de l’évangile de ce 4è dimanche de Pâques (année C, Jn.10 :27-30). Vous vous étonnez… Écoutez l’apôtre Jean qui cite les paroles mêmes de Jésus : « MES brebis écoutent ma voix, elles me suivent…et nul ne les arrachera de MA main ».

Étonnante affirmation : Jésus nous considère comme siens! Il réclame – non, il proclame à la fois notre présence à sa suite et notre attention à sa voix. N’est-ce pas là l’attitude essentielle du disciple : écouter et suivre? Écouter attentivement et suivre fidèlement – le programme de la vie chrétienne.

Déjà le Psalmiste affirmait : « Sachez-le : c’est Dieu qui nous a faits, nous sommes à lui, son peuple, le troupeau de son bercail. » Nous avons prié ces paroles à la suite de la 1ère lecture (Ps.100 (99). Notre coeur était-il présent au mouvement de nos lèvres?…

Source: Image: buddymartin.net

Pierre, l’apôtre

Nous le rencontrons souvent dans les textes de l’évangile, lui Pierre, l’apôtre.

Dans la scène d’aujourd’hui (Luc 5:1-11 – 5è dimanche, année C) nous le voyons surpris, ébahi même, et se reconnaissant… tel qu’il est et pourtant… appelé à de grandes choses.

Dans la vidéo qui suit, il nous parle de sa vie comme disciple de l’Homme de Nazareth.

 

4è dimanche de l’année, C

imagesD4O1A5IApinterestImaginez un peu : Si lors de la célébration du 4è dimanche de l’année C, au moment de lire l’évangile, le célébrant, au lieu de prononcer les mots : Lecture de l’évangile selon saint Luc, disait : Tentative d’assassinat du Messager de Dieu : la victime s’échappe indemne.

images0VGJI1YJjerusalem streetsVous souriez, et vous savez aussi bien que moi qu’il y aurait sans doute beaucoup plus d’auditeurs attentifs à la deuxième version qu’à la première! Les journaux papier – et maintenant les médias sociaux – attirent et retiennent notre attention avec des titres sensationnels aux caractères gras! Et les événements datés de quatre chiffres indiquant le 21è siècle semblent susciter plus d’intérêt que ceux que l’on inscrit avec seulement deux chiffres suivi des lettres AD!

Il se peut que notre difficulté vienne, non pas que nous ne connaissions pas suffisamment les textes des évangiles, mais que nous les connaissions trop! Lorsque la lecture est faite d’une parabole ou d’un récit bien connu, il n’est pas rare que notre attention se porte… ailleurs. On ‘zappe’ à une autre station, pour ainsi dire.

Que faire pour remédier à cette situation? Chacun, chacune, doit trouver sa solution qui l’aidera à se rendre plus attentif et réceptif au message biblique. Je suggère simplement quelques moyens. C’est d’aborder le texte comme quelque chose de RÉEL, DE CONCRET, DE VÉCU par des gens comme vous et moi. Essayer aussi, peut-être, de… se mettre à leur place et tenter de com-prendre (= ‘prendre avec’ soi) ce que leur expérience a été dans telle ou telle situation. Remettre un texte dans son contexte est aussi très utile.

Regardons de plus près le texte de l’évangile de ce dimanche (Luc 4:21-30) dont les premières lignes répètent le texte de dimanche dernier. On y voit Jésus dans la synagogue de Nazareth lisant un texte du prophète Isaïe. Il termine la lecture en disant : « Cette parole de l’Écriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. »

Observez la réaction des gens : 

  • « Tous dans la synagogue avaient les yeux fixés sur lui. »
  • « Ils s’étonnaient du message de grâce qui sortait de sa bouche. » 
  • « Ils se demandaient… » 
  • « Tous devinrent furieux. »
  • « Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où la ville est construite pour le précipiter en bas. »

Tentative d’assassinat : N’en est-ce pas une? Et ce n’est que le début du ministère de Jésus! Éclairant, n’est-ce pas?
À suivre!… Oui, vraiment, c’est à suivre… non simplement comme observateur… mais comme un DISCIPLE sait le faire!

Source: Image, gauche: bbs.tiexue.net;  image, droite: pinterest.com

La sandale de Jésus

En France, les Dominicains de Lille ont publié un site internet très riche et inspirant. Ils offrent des retraites en ligne pour l’Avent et le Carême et, durant l’année, des méditations sur différents thèmes de la Bible. Pour la période de l’Avent cette année (Avent dans la ville), ils ont fait appel à des représentant/es d’autres congrégations religieuses qui présentent leurs réflexions.

Depuis longtemps déjà, je suis abonnée à leur site et, il y a quelques jours j’ai reçu par courriel le texte du Père Nicolas Rousselot, s,j, sur LA SANDALE DE JÉSUS. Un texte original et intéressant que je vous partage ici.

sandale de JésusJe ne suis pas digne de défaire
 la courroie de ses sandales.  (Évangile selon Saint Luc, chapitre 3, verset 16)    

Saviez-vous que la parole de Jean-Baptiste au sujet de la sandale de Jésus dont il ne peut dénouer la courroie se retrouve chez Matthieu, Marc, Luc, Jean et Paul ? C’est même le seul verset commun aux cinq témoins.
Pourquoi les cinq ont-ils été frappés à ce point par cette image apparemment banale de la courroie déliée d’une sandale ? Une petite enquête nous apprend qu’au temps de Jésus, les disciples qui choisissaient de se mettre à l’école d’un rabbin faisaient avec lui cette sorte de contrat : « Rabbin, si tu acceptes de m’enseigner, de mon côté, je m’engage à faire ta vaisselle, ton ménage, ton linge et tes achats. 
Mais lorsque tu reviendras de pérégrinations, ne compte pas sur moi pour me mettre à genoux et te laver les pieds. En bon juif, je ne veux être l’esclave de personne. » 


Tout d’un coup, la parole de Jean-Baptiste s’éclaire. C’est comme s’il disait : « Celui que je viens de baptiser était l’un de mes disciples. Il était “derrière moi”, alors que c’est à moi de devenir son disciple. Or, je n’en suis pas digne. Plutôt que devenir son disciple, je devrais être son esclave, dépendre entièrement de lui, me mettre à genoux à ses pieds. Mais en fait, je ne suis même pas digne d’être choisi comme son esclave, je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. »
Cette image de la sandale nous permet d’être les témoins privilégiés d’une visitation chez Jean le Baptiste. Une immense lumière d’espérance vient l’envahir, une lumière indescriptible : L’Astre d’en haut vient de le visiter. Nous comprenons d’autant mieux pourquoi cette parole de vie a tant frappé Paul et les quatre évangélistes, au lendemain de la résurrection.