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Ascension du Seigneur, année B – 2021

Bien des gens n’aiment pas les changements soudains qui perturbent leur routine quotidienne.
Particulièrement si leurs habitudes sont bouleversées et qu’ils doivent adopter de nouvelles attitudes.
Si le changement touche de près leur relation avec des personnes qui leur sont proches, alors là, les choses se compliquent vraiment.

J’imagine que c’est ce qui s’est produit pour les apôtres lors de l’Ascension de Jésus.
Il leur avait dit qu’il les quitterait, mais ses amis avaient-ils compris le sens de ses paroles?
On peut en douter.
Ils étaient tellement habitués à vivre avec lui au quotidien qu’il devait leur être bien difficile d’imaginer la vie sans lui!

La 1ère lecture de ce dimanche (Actes 1:1-11) décrit la scène du ‘départ’ de Jésus précisément comme une ascension vers… vers quoi au juste?
Vers les cieux, représentés sans doute par un amas de nuages comme c’est souvent le cas.
Le texte dit :

« Une nuée vint le soustraire à leurs yeux. »
 
Mais eux, ils restent là, les yeux rivés plus haut, là où ils l’ont vu disparaître.
Il ne faut rien moins que les paroles d’un messager céleste pour leur faire réaliser que Jésus ne réapparaîtra pas soudain comme ils le désirent sans doute.

Il leur faut apprendre à découvrir sa présence devenue autre mais non moins réelle.
Une découverte à faire au quotidien et en identifiant les signes toujours nouveaux – parfois déroutants – qui confirment qu’il est bien présent.

En réfléchissant à la nuée dont les apôtres ont fait l’expérience, je pense à mes nuées qui, occasionnellement, me cachent la présence de Dieu dans ma vie.

– La nuée de la lassitude à faire des efforts, jour après jour…
– La nuée de l’égoïsme qui me renferme en moi-même…
– La nuée du pessimisme qui me cache tout le positif qui m’entoure…
– La nuée du découragement face aux difficultés qui semblent insurmontables…
– La nuée du doute que la présence de Dieu est vraiment réelle…

Comme le révèle l’image ci-contre, des nuages lourds et menaçants, il y en aura toujours.
Mais ils ne font pas disparaître la nuée lumineuse d’une présence indéfectible – celle de Dieu TOUJOURS PRÉSENT.

 

Note: Une autre réflexion sur un thème différent est disponible en anglais à: https://image-i-nations.com/ascension-of-the-lord-year-b-2021/

 

Source: Image: freepik

 

 

Fête de l’Ascension, année C – 2019

En ce dimanche, nous célébrons la Fête de l’Ascension.
Dans la 1ère lecture, Luc, l’auteur du livre des Actes de Apôtres nous décrit ce qui s’est passé (Ac.1:1-11).
Ce qu’il nous livre est le souvenir que les Apôtres ont gardé de cet événement mémorable : le ‘départ’ de Jésus.

Durant les 40 jours qui avaient suivi sa résurrection, il y avait eu plusieurs ‘départs’,
mais Jésus revenait toujours à un moment donné, à un endroit où l’autre.
Mais cette fois, c’est différent – l’absence sera définitive.
Le texte dit :
 
« Une nuée vint le soustraire à leurs yeux… » 
 
Peut-on imaginer quelque chose de plus… frustrant!
Ne plus voir le Maître et comprendre que ce sera désormais leur situation :
les apôtres de Jésus devront faire face à… une absence?
NON. Un nouveau mode de présence.

Une présence qui ne dépend plus de la vision d’un corps matériel
mais qui se manifeste – infailliblement – à une foi qui résiste au doute et à l’incertitude,
une foi qui ne cède pas non plus à la tentation de chercher un chemin plus réconfortant –
celui d’une ‘visibilité’ qui satisfait notre besoin de voir, de toucher, de sentir.

Poursuivant ma réflexion, je me demande quelle est la nuée qui, dans mon quotidien,
m’empêche de discerner la présence de celui qui est toujours là…

  • mon aveuglement qui me conduit à poursuivre de fausses valeurs;
  • ma concentration obstinée sur moi-même, mes rêves, mes projets;
  • ma recherche égoïste de satisfaction immédiate;
  • mon impatience de constater les résultats de mes efforts.

En somme ma nuée personnelle, l’écran qui me cache Sa présence c’est mon manque de foi au fil des jours.

Pourtant, bien qu’invisible, sa présence est réelle et permanente.

  • Il est présent dans le réconfort d’une visite reçue.
  • Il est présent dans l’inspiration d’une lecture qui offre une nouvelle vision.
  • Il est présent dans la sérénité d’un paysage qui calme.
  • Il est présent dans le pardon donné et reçu.
  • Il est présent dans le silence qui m’apaise.
  • Il est présent dans le courage qui m’anime au matin d’une nouvelle journée.
  • Il est là dans la résilience qui me fait surmonter les obstacles sur ma route.
  • Il est présent… infailliblement…

L’ascension se révèle le moment privilégié pour apprendre à voir,
ou plutôt, apprendre à croire sans voir – croire d’une foi qui sait à qui elle se fie! (2 Tim.1:12).

Note : Une autre réflexion est disponible sur un thème différent en anglais à : https://image-i-nations.com/the-feast-of-the-ascension-year-c-2019/

Source : Image : Pixnio

Baptême du Seigneur, C

Le Baptême du Seigneur – célébration centrée sur des textes aussi ancients qu’Isaïe, aussi profonds que Saint Paul, aussi révélateurs que l’évangile de Luc. Les exégètes en recherchent le sens, les prédicateurs nous l’expliquent, et nous tentons d’en pénétrer le message – l’événement, la vision, le symbole.

J.Baptism fuzzy-like, amightywind.com

Un moment de révélation bien spéciale – révélation de ce Jésus qui apparaît au milieu de la foule, encore inconnu, étranger et pourtant si proche. Elle est précisément là cette révélation: Dieu se fait proche, si proche qu’il prend sur lui nos fardeaux – et le plus lourd de tous: notre péché sous toutes ses formes dégradantes, destructrices, déshumanisantes. Noël nous l’avait dit clairement: il a pris notre condition humaine et il est ‘Dieu-avec-nous’. Mais aujourd’hui nous le voyons: il est Dieu-avec-nous jusque là – jusqu’à prendre sur lui ce qui défigure notre visage humain.

C’est le moment où, oui, le ciel s’entrouvre… la nuée, la voix, la parole, et… la symbolique colombe – tout nous interpelle pour nous faire réaliser: Dieu est là – là pour nous. Et il partage avec nous ce qui lui est propre – on pourrait dire: son identité, en nous donnant son Esprit. Notre baptême à nous, c’était justement cela: Dieu qui nous donne son identité – nous devenons réellement ses enfants animés, vivifiés par son Esprit.

La saison des fêtes qui vient de se terminer nous a vus échanger des cadeaux – cadeaux donnés, cadeaux reçus, cadeaux appréciés, cadeaux oubliés, et aussi… et maintenant, peut-être, cadeaux brisés, cadeaux perdus. Les objets que nous donnons, les choses que nous échangeons, sont parfois de courte durée et nous en venons vite à regretter qu’ils soient si vite abîmés, ou perdus. Nous rêvons de choses durables et permanentes dans notre vie… Le don de Dieu, le don de son Esprit est précisément cela: un don permanent! Par son Esprit, Dieu est toujours là – là avec nous, là pour nous – quelle que soit la situation où nous nous trouvions: bonne ou moins bonne, heureuse ou pénible, réconfortante ou désolante.

Au 4è siècle, l’un des Pères de l’Église (Saint Athanase) l’a dit: « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu ». Il y a eu Noël, il y a eu notre baptême, et  il y a maintenant… la RÉALITÉ vécue au fil des jours…………

Source: Image: www.amightywind.com