15è dimanche de l’année, C
La plupart d’entre nous ont fait cette expérience : quelqu’un nous aborde pour nous poser une question. Mais l’attitude de la personne démontre que la réponse lui est déjà connue. Peut-être ne s’agit-il pas précisément d’un piège mais… il est évident qu’on veut tout au moins tester notre savoir ou notre mémoire! D’ordinaire, une telle situation n’a rien d’agréable.
L’évangile de ce dimanche (15è, année C, Lc.10 :25-37) nous présente Jésus dans une telle situation et, dans son cas, il s’agit bien d’un piège, l’évangéliste l’indique clairement : « Un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve. » Le scribe, un spécialiste de la Loi, connaît sûrement le texte qui répondrait à sa question.
En observant Jésus dans l’évangile, on ne peut manquer de remarquer qu’il répond rarement à de telles questions. De lui, on obtient jamais un ‘Oui’ ou un ‘Non’, et rarement une réponse directe. Sa réplique vient d’ordinaire dans une autre question à son interlocuteur, ou bien par un exemple, ou encore une parabole. C’est ce qu’il fait dans le texte d’aujourd’hui avec sa double technique coutumière : d’abord un récit – cette parabole qui nous est bien familière du Bon Samaritain – et ensuite la question adressée à celui qui en avait posé une : « Lequel des trois, à ton avis…? »
Le scribe est confronté à une situation qui le remet lui-même en cause, Il ne pourra pas juger Jésus, encore moins le condamner par ses propres paroles, mais il est devenu celui qui est en jugement. Un prêtre et un légiste n’ont pas fait bonne figure alors qu’un Samaritain détesté a mis en pratique ce que la Loi requiert. Et lui, un scribe à la science éprouvée, ou prend-il place?
Il est trop facile de penser : ‘Tout cela s’est passé il y a bien longtemps. De nos jours, les choses sont différentes.’ C’est évident, mais le cœur humain, lui, a souvent les même résonnances que par le passé et, on ne peut le nier, les gens du 21è siècle on souvent des réactions bien proches de celles des personnages de l’évangile!
En relisant la parabole, je regarde un prêtre passer outre, un spécialiste en liturgie faire de même, et je me pose la question : ‘SI j’avais été la 3è personne sur la route qui descend de Jérusalem à Jéricho, comment la parabole se terminerait-elle?…’
Comments