IDC1Le 4 février est la journée consacrée à la lutte contre le cancer. Mais il y a aussi une semaine de sensibilisation à cette cause. La ligue nationale contre le cancer est l’organisatrice de cette semaine nationale qui se déroule du 14 au 22 mars 2016.

Les origines de la ligue et de la lutte
Le Dr Sonia Fabre assistante du Pr Hartmann de l’Hôtel Dieu est la première à envisager  » une ligue pour la lutte scientifique et sociale contre le cancer « . Le 14 mars 1918 Justin odart, Secrétaire d’Etat fonde la « Ligue Franco-Anglo-Américaine Contre le Cancer « . Elle est déclarée le 6 avril 1918 et le 23 janvier 1919, autorisée à faire appel à la générosité du public dès le 21 juin de la même année. Elle est reconnue d’utilité publique en 1920. C’est une Association sans but lucratif régie par la loi de 1901.

En 1934 Justin Godart organise à Paris une réunion préparatoire en vue de fonder ce qui devait devenir dès 1935 l’Union Internationale Contre le Cancer. La Ligue, par son aide financière, à permis à l’UICC de faire ses premiers pas. J. Godart en sera président de 1935 à 1953.

Les précurseurs
La lutte contre le cancer, aussi bien dans le domaine de la recherche et des thérapeutiques, que de celui des progrès accomplis sur le plan social et humain est une préoccupation relativement récente. Dans un passé encore proche de nous, le cancer était considéré comme une maladie incurable et les malades qui en étaient atteints se voyaient refuser l’accès aux hôpitaux, car on les considérait comme contagieux.

Ce furent des œuvres charitables religieuses, parfois aussi laïques, qui prirent l’initiative de faire quelque chose pour les cancéreux. Elles se contentaient de les héberger, de les nourrir et de les panser, puisqu’il n’existait pratiquement pas de traitement ; mais cela était déjà beaucoup pour ces malheureux abandonnés et rejetés par tous.

En France, c’est le chanoine Jean Godinot, vicaire général de l’Abbaye Saint Nicaise de Reims, qui eut l’idée d’ouvrir en 1740 un établissement spécialisé pour les « cancérés ». Ce fut l’ancêtre des centres anticancéreux modernes. Puis en 1842, Madame Jeanne Garnier-Chabot fonde à Lyon une association mi-laïque, mi-religieuse, composée de veuves et de femmes charitables appelée « Calvaire », pour donner des soins dans un hospice à des cancéreuses avancées. Un « Calvaire » analogue s’est ouvert ensuite à Paris, rue de Lourmel. Des fondations semblables se créent par la suite pour les hommes sous les auspices de Saint Jean de la Croix.

Ces exemples porteront leurs fruits puisqu’en 1846, on admit les cancéreux dans les hôpitaux et les hospices généraux. L’Assistance Publique fit une première tentative dans deux services dits « d’incurables » à la Salpétrière et à Bicêtre. En 1897 l’Assistance publique ouvre un pavillon spécialisé à Brévannes.

Une histoire du cancer
Les traces les plus anciennes du cancer se trouvent dans des fragments de squelettes humains datant de la préhistoire. On le rencontre aussi sur des momies découvertes dans des pyramides égyptiennes. On parle également du cancer sur des tablettes recouvertes de caractères cunéiformes de la bibliothèque de Ninive. On le rencontre encore lors de la découverte de monuments funéraires étrusques ou sur des momies péruviennes.

Le plus ancien texte connu à ce jour semble être le papyrus chirurgical dit de Edwin Smith qui daterait de l’ancien empire égyptien et qui serait attribué à Imouthes, grand prêtre d’ Héliopolis et Premier ministre du roi Djoser vers 2800 avant J-C. Hérodote nous apprend qu’Atossa, fille de Cyrus et femme de Darius, fit appeler vers 525 (avant J-C) Democedes, le fameux médecin grec, pour une tumeur ulcérée du sein qu’il réussit à guérir sans que le traitement employé ne soit connu. Quelques temps plus tard, en Grèce, Hippocrate, dans les nombreux écrits qui lui sont attribués, fait plusieurs fois allusions au cancer, dont le nom vient de l’aspect de sa propagation, ressemblant à des pattes de crabe.

Les anciens hindous, 2000 ans avant notre ère, essayèrent de détruire les cancers en y appliquant des cataplasmes de pâte corrosive contenant de l’arsenic. Pour le petite histoire, les personnes qui ne mourraient pas du cancer mourraient empoisonnées par l’arsenic. Au Moyen-âge, en France, Henri de Mondeville écrivait en 1320 : « Aucun cancer ne guérit, à moins d’être radicalement extirpé tout entier. En effet, si peu qu’il en reste, la malignité augmente dans la racine. « 

Au XVIIè siècle Gendron, médecin du frère de Louis XIV, conçoit le cancer comme une modification tissulaire localisée qui s’étend par prolifération, curable si elle est extirpée dans sa totalité , il jette un pont de deux siècles et demi entre lui et nous. Anne d’Autriche, reine de France et mère des précédents, fut atteinte d’un cancer du sein, elle supporta très courageusement la maladie mais ne put en être guérie. C’est à Bichat et Laënnec que l’on doit la conception anatomique de la maladie cancéreuse. Puis vient la notion de tissu avec l’allemand Muller en 1826. Rudolph Virchow prouve quant à lui que la cellule cancéreuse naît toujours d’autres cellules. La seconde moitié du XIXè siècle verra s’accélérer les progrès de la médecine.

Un site à visiter : www.ligue-cancer.net   Source: Texte: Journée mondiale     Image: breast cancer (Infiltrating ductal carcinoma of the breast) dyed with H&E  Wikimedia commons