Des ‘Mercis’ de toutes sortes…
Il y a des mots que l’on utilise souvent et d’autres… pas aussi souvent qu’il le faudrait.
Il y en a un bien court et qui pourtant est lourd, oui, lourd de gratitude.
Puissant aussi car il peut susciter des réactions inattendues et tellement agréables!
Vous l’avez deviné… MERCI – c’est de ce mot qu’il s’agit!
Des ‘Mercis’, il y en a de toutes les sortes –
- Ceux qu’on dit à la hâte, pressé de se mettre en route.
- Ceux que l’on formule par habitude, parce qu’on est poli!
- Ceux qu’on murmure parce qu’il le faut bien, mais le cœur n’y est pas.
- Ceux qu’on prononce avec le sourire et une chaleureuse poignée de main.
- Et… ceux qu’on oublie de dire parce qu’on est trop préoccupé avec soi-même, ‘on est dans sa bulle’, comme disent les gens…
Il y a…
- les ‘Mercis’ pour services rendus,
- les ‘Mercis pour dons reçus,
- les ‘Mercis’ pour l’aide apportée,
- les ‘Mercis’ pour les conseils donnés – et tant d’autres.
Dernièrement, j’ai lu un texte qui m’a secouée.
Oui, j’ai été soudainement interpelée à la lecture des paroles d’un testament.
Il s’agit du testament de Christian de Chergé, le prieur du monastère des moines de Tibhirine, en Algérie.
En 1996, sept moines trappistes y ont été assassinés.
Les détails du massacre n’ont jamais fait jour mais il a été attribué au GIA (Groupe islamique armé).
Ce qui nous est parvenu c’est le texte de son testament que le Père Christian avait confié à sa mère à Paris.
« Dans ce testament, il remercie ses parents, sa famille, ses frères moines, ses amis – et quelqu’un d’inattendu :
‘Dans ce ‘MERCI’ où tout est dit désormais, de ma vie, je vous inclus bien sûr, amis d’hier et d’aujourd’hui… et toi aussi l’ami de la dernière minute, qui n’a pas su ce que tu faisais. Oui, pour toi aussi je le veux, ce MERCI et cet ‘À-DIEU’ envisagé de toi. Et qu’il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s’il plaît à Dieu, notre Père à tous les deux. Amen ! Inch Allah !’ *
Un tel… MERCI a quelque chose d’absolument extraordinaire !
Une telle re – connaissance qui reconnaît un frère dans l’assassin étant convaincu qu’il ne sait ce qu’il fait.
Le Christ avait prononcé ces paroles (Luc 23:34), et Christian – qui portait le nom même du Christ – les a répétées à sa manière dans ce testament exceptionnel !
* (Christian de Chergé, l’invincible espérance, p. 204, cité par Jean Vanier, Recherche la PAIX, p. 67.)
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