10è dimanche de l’année, C
Quand nous souffrons, nous ressentons un profond besoin de sympathie. Nous désirons, secrètement peut-être, que quelqu’un sache combien nous avons mal. Certains d’entre nous ne veulent pas en parler, c’est certain, se disant que personne, absolument personne, ne peut comprendre… et n’osant pas s’avouer ‘pas même Dieu!’
Et si Dieu savait, si Dieu comprenait au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer, ou même désirer! C’est ce que la scène de l’évangile d’aujourd’hui (Lc.7 :11-17) révèle. Une femme, veuve, pleure le décès de son fils unique. Elle a déjà perdu son mari et voilà que son seul enfant lui est aussi enlevé. Elle a, bien sûr, la sympathie de la foule qui l’entoure et… elle est sur le point d’avoir la compassion unique de Dieu lui-même, compassion incarnée dans celui qui est connu comme ‘l’Homme de Nazareth’. Le texte le dit clairement : « Le Seigneur fut pris de compassion pour elle ».
Le connaissait-elle? L’avait-elle déjà entendu proclamer : « Heureux ceux qui pleurent… »(Mt.5:5). On n’en sait rien. Mais lui s’approche du groupe et dit à la femme : « Ne pleure pas. » On le dit naturellement à quelqu’un en deuil, sachant bien les paroles… inutiles. Mais celles de Jésus ne le sont pas car il redonne à la mère son fils revenu à la vie!
Ce qui m’émerveille dans cette scène c’est que la femme n’avait rien demandé! Le texte de la 1ère lecture (1 R.17:17-24) nous a montré une autre femme dans une situation semblable. De son côté elle supplie, elle implore le prophète de lui rendre son fils et elle le fait d’un ton un peu… revendicateur. Rien de tel chez la femme de l’évangile. Elle est simplement là avec sa peine, son besoin, et Dieu va répondre à une demande jamais formulée!
Pour moi, ce dimanche est mon dimanche d’action de grâce envers ce Dieu – ce Dieu qui anticipe les demandes et les comble au-delà de ce que nos formules maladroites pourraient exprimer… Aujourd’hui, je le remercie pour tous les dons, les bénédictions – pour toutes les ‘gâteries’ – qu’il m’a prodiguées alors que je n’avais rien dit, rien fait évidemment, pour les obtenir!
Les consolations de Dieu, sa compassion, sont toujours là… elles précèdent même les requêtes encore inexprimées…
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