Certaines journées mondiales semblent avoir bien du mal à se faire une place dans notre environnement médiatique surchargé. La journée consacrée aux troubles bipolaires, lancée en France en 2014, en fait partie. Vous, je sais pas, mais moi, cela ma déprime…
Une [tentative de] définition
Ils ont longtemps été connus sous le nom de troubles maniaco-dépressifs. Cette pathologie reste cependant très méconnue et souvent tabou. Tabou parce que beaucoup de personnes atteintes n’osent pas avouer à leurs proches que leurs émotions sont « démesurées », qu’elles passent alternativement d’un état d’excitation anormale (proche de l’euphorie) à un état léthargique (complètement dépressif !).
1 à 2 % de la population souffrirait de la forme majeure de la maladie. Dans la moitié des cas, ces troubles seraient associés à des pratiques addictives et ils seraient à l’origine du quart des tentatives de suicide.
Une cause avérée de suicide
Le corps médical semble tomber d’accord pour affirmer que ces troubles ne surviennent que si trois facteurs de risque sont réunis:
– une terrain génétique propice,
– une hypersensibilité générale,
– l’existence d’événements graves comme facteur déclenchant.
La recherche progresse
Les chercheurs ont pu établir que l’apparition de la maladie était favorisée par la présence d’un certain nombre de gènes (une quinzaine ont déjà été identifiés). La mise au point de traitements progresse de son coté, et même si les médicaments ne peuvent pas tout, ils permettent de stabiliser de nombreux malades. Par contre, les antidépresseurs sont à manier avec précaution, car ils risquent d’aggraver le mal.
La journée mondiale des troubles bi-polaires fournit une occasion rêvée de parler un peu plus de cette maladie et sensibiliser les instances concernées par son traitement. En 2015, l’association France Dépression y a largement apporté son concours. Les choses bougent.