Une méditation – profonde et inspirante – nous invite à nous abandonner à celui qui tous les jours montait sur la tour et regardait à l’horizon si l’enfant prodigue lui revenait…
« Plus je vais, plus je vois que j’ai raison de me représenter mon Père comme l’indulgence infinie. Et que les maîtres de la vie spirituelle disent ce qu’ils veulent, parlent de justice, d’exigences, de craintes, mon juge à moi, c’est celui qui tous les jours montait sur la tour et regardait à l’horizon si l’enfant prodigue lui revenait. Qui ne voudrait être jugé par lui?
Saint Jacques a écrit : « Celui qui craint n’est pas encore parfait dans l’Amour. » Je ne crains pas Dieu, mais c’est moins encore parce que je l’aime que parce que je me sais aimé de lui. Et je n’éprouve pas le besoin de me demander pourquoi mon Père m’aime, ou ce qu’il aime en moi. Je serais d’ailleurs fort embarrassé pour répondre; même, strictement, dans l’incapacité de répondre. Il m’aime parce qu’il est l’Amour; et il suffit que j’accepte d’être aimé de lui pour l’être effectivement. Mais il faut que je fasse ce geste personnel d’accepter. Cela, c’est la dignité, la beauté même de l’amour qui le veut. L’Amour ne s’impose pas; il s’offre. (…)
On pense d’ordinaire trop à soi, et pas assez à lui. Il y a de malheureux théologiens qui ont comme peur (sans se l’avouer) de faire Dieu trop bon – c’est-à-dire trop beau. « Il est bon, mais il n’est pas faible » qu’ils disent. (…) Faible par amour, comme mon Père en est plus grand et plus beau. La croix me donne raison. «
Auguste Valensin, s.j., La Joie dans la Foi. Source: Image: rozhledna-diana www.vebidoo.de