Avez-vous déjà tenté de vous mettre dans la peau de Pierre, l’apôtre. Ou, comme le disent si bien les sages autochtones : avez-vous déjà essayé de ‘marcher dans ses mocassins’, oui, là, sur le rivage près du lac où Jésus l’amène à l’écart du groupe rassemblé pour ce que j’appelle… le pique-nique de Pâques!
C’est un petit exercice pas facile à faire mais salutaire! Lorsque quelqu’un nous pose une question et que nous répondons d’une manière positive, d’ordinaire nous n’aimons pas que la question soit répétée une deuxième et une troisième fois, n’est-ce pas?
C’est exactement ce qui se passe dans cette scène. Jésus a demandé à Pierre une question, question assez spéciale – on ne prononce pas ces mots à la légère : « M’aimes-tu? » Évidemment, Pierre répond sans hésiter, « Oui ». Mais Jésus reprend et il ajoute des mots qui rendent la situation plus personnelle : « M’aimes-tu PLUS que ces autres?… » (Jn.21:15).
À ce point, d’ordinaire, j’abandonne Pierre et… je me regarde, ou plutôt… je regarde Jésus m’adressant la question et je n’ose pas répéter la réponse de Pierre. Il avait renié Jésus trois fois, c’est certain, cette question répétée pour une troisième fois doit lui faire revivre la scène dans la cour du grand-prêtre… (Mt.26:69-75).
Il ne faut surtout pas croire que Jésus insiste pour que Pierre se sente coupable. Personnellement, je ne crois pas à cette interprétation. Dieu ne veut pas nous ancrer dans une culpabilité morbide. Pour ma part, je crois qu’il veut que Pierre comprenne – et nous avec lui – que ce qui est le plus important à ses yeux c’est que… nous l’aimions, effaçant ainsi, si je peux dire, tous nos reniements et nos infidélités répétées.
Cette vérité-là, cet aspect-là du visage de Dieu, j’ai besoin de me le répéter et… plus que trois fois!