Au premier abord, le texte de l’évangile de ce dimanche (29è de l’année A – Mt 22 :15-21) semble bien clair et on ne voit nul besoin de faire des précisions.
Mais… peut-être y a-t-il davantage que ce qui semble évident.
Le message est peut-être plus complexe que ce qu’on pensait d’abord y découvrir.
Sans équivoque, le message de Jésus nous dit – comme aux Pharisiens qui le questionnent :
« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Mais ce qui me frappe, cette fois, c’est ce qui a provoqué cette réponse.
Le texte de l’évangile commence ainsi :
« Les pharisiens allèrent tenir conseil pour prendre Jésus au piège en le faisant parler. »
L’essence même de la duplicité !
On pose à Jésus une question sous prétexte de fidélité à la Loi alors que le motif caché est tout autre.
On utilise la flatterie posant comme des admirateurs alors que l’on joue le jeu des traîtres.
Les Pharisiens qui se sont associés aux Hérodiens demandent avec une modestie feinte :
« Maître, nous le savons : tu es toujours vrai
et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ;
tu ne te laisses influencer par personne,
car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens. »
Mais Mattieu dit clairement : « Jésus, connaissant leur perversité… »
Le terme est fort, il évoque la malice et la perfidie et c’est bien ce dont il s’agit.
Jésus va jouer le jeu jusqu’à ce que ses interlocuteurs tombent dans leur propre piège et j’avoue qu’ils ne suscitent pas ma sympathie !
Ils se croyaient si astucieux, ils étaient convaincus que le Maître se trahirait lui-même mais ils ont été confondus et il ne leur reste plus qu’à… préparer leur prochain mode d’attaque !
Plus, beaucoup plus, que le rappel de payer les taxes, ce texte invite à ce qu’on nommait autrefois ‘la pureté d’intention’.
Il nous incite à l’honnêteté dans l’interaction avec ceux qui nous entourent – une honnêteté qui inclut les pensées, les attitudes, les échanges.
La TRANSPARENCE dont on parle tellement aujourd’hui, c’est de cela qu’il est question !
Transparence, oui, avec Dieu lui-même qui connaît tout se qui se cache au fond de nos cœurs.
Quelque chose de transparent nous permet de voir à l’intérieur.
Alors, permettre à Dieu de tout voir à l’intérieur…
Tout ce dont nous avons honte, ce que nous regrettons, ce que nous aimerions effacer de notre passé.
Quand on y pense : il connaît tout cela encore mieux que nous et il est prêt à le pardonner – si seulement nous le lui abandonnons… en toute sincérité !