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Tourner la page…

L’expression est bien connue : ‘Tourner la page’.

Sur un événement douloureux… on tourne la page.
Sur une expérience pénible… on tourne la page.
Sur un échec humiliant… on tourne la page.
Sur un épisode désolant… on tourne la page.
Sur une séparation déchirante… on tourne la page.

L’expression est simple, le geste symbolique – symbolique de ce qu’on doit laisser aller, laisser passer et… oui, passer à autre chose.
Lâcher prise, abandonner, s’abandonner aussi.

On le fait chaque soir, inconsciemment peut-être, avant de s’abandonner au sommeil – on tourne la page sur ce que ce jour a été avec toutes ses activités, ses anxiétés, ses loisirs et ses plaisirs.
Et on le fait aussi… quand, comme maintenant, une année tire à sa fin… on tourne la page…
On laisse derrière soi ce que ces 365 parcelles de vie ont été…

Il se peut qu’on les égrène, une à une pour en revivre les périodes importantes.
On veut parfois s’accrocher aux moments signifiants – toutes ces expériences enrichissantes, ces beaux souvenirs.
Et il y a les autres… les autres moments éprouvants, ceux qui ont provoqué regrets et larmes, ceux-là qui avaient le goût amer de la défaite et qui ont frôlé le désespoir…

Tourner la page, une page toute neuve, toute pure, toute riche de possibilités, où rien n’a encore été écrit.
L’écriture, l’aventure de la vie commencera, recommencera encore une fois ce premier jour de l’année nouvelle pour laquelle on échange tant de bons souhaits : on la veut : Belle, Bonne et Bénie cette Nouvelle Année!

Et elle le sera si, au matin de chaque jour, on se met à l’oeuvre avec confiance, abandon et… une bonne dose de détermination, pour écrire cette nouvelle page avec tout ce qu’elle nous offre d’imprévu et d’opportunité – ce que certains nomment ‘sérendipité’: une rencontre avec ‘Dieu-en-habit-de-camouflage’, a-t-on dit!

Source: Image: OxfordWords Blog

 

 

 

 

16è dimanche de l’année, C

Marthe et Marie: la scène nous est familière (Luc 10:38-42).martha, mary, painting-like
Malgré tout, chaque fois qu’on nous la représente, il se peut qu’un malaise surgisse en nous…
On  y retrouve quelque chose de choquant, quelque chose qui ne va pas…

Une requête et… une rebuffade.
Une requête à Jésus et une rebuffade de Jésus!
Inouï ! Inédit !
De Jésus? Impossible, ça ne ‘cadre pas avec son caractère,’ direz-vous, et avec raison.
C’est bien lui qui a dit : « Celui qui vient à moi, je ne le rejetterai pas » (Jn.6 :37).

Martha demande tout simplement à Jésus de se ranger de son côté et voilà qu’il prend la défense de Marie!
La pauvre Martha trop occupée, surchargée, demande à être un peu soulagée et… elle ne reçoit pas la sympathie de Jésus – du moins c’est ce que plusieurs remarquent dans ce texte.

Mais peut-être la réponse de Jésus est-elle une invitation à Marthe…
Le genre d’invitation qu’il avait, un jour, adressée à ses apôtres en leur disant :
« Passons sur l’autre rive » (Mc.4 :35).
Pour les apôtres, il y avait eu un temps pour l’enseignement et les miracles et il y avait maintenant un temps pour ‘lâcher prise’, selon l’expression courante.

Et il pourrait en être ainsi pour Martha. Une invitation à un temps de répit, un moment pour reprendre haleine. Un temps de ‘relâche’… Les tâches, les corvées, les ‘devoirs’ suspendus momentanément font place à la présence à Sa Présence…

La tension de bien des situations, la pression de gauche et de droite, l’agitation : on y est soumis bon gré mal gré.
Mais vient le moment où il faut tout simplement… ‘passer sur l’autre rive’ et se mettre à l’écoute, à l’écoute de celui qui a tant à nous partager, tant à nous donner pour que nous connaissions vraiment « la meilleure part »!

Martha l’a sûrement compris, même si l’évangile ne nous le révèle pas!

Source: Image: godswordforwomen.wordpress.com