Il y a plusieurs manières de parler de Dieu.
Il faut admettre que nos explications et nos évocations ne sont toujours que des balbutiements.

Il y a une méthode que l’on nomme ‘anthropomorphisme’ – un mot savant qui veut simplement dire que l’on prête à Dieu des comportements et des sentiments humains.
On peut le comparer à un semeur, à un potier, à un juge, ou toute autre occupation qui est nôtre.

C’est le cas en ce dimanche (27è de l’année A) alors que dans la 1ère lecture (Is.5 :1-7) Dieu est présenté comme le propriétaire d’une vigne.
Ce propriétaire prend grand soin de son vignoble –
il l’a planté sur « un coteau fertile ayant retourné la terre et retiré les pierres;
Il a choisi un plant de qualité et bâti une tour de garde;
Il a aussi creusé un pressoir. »
 
Tant de précautions et de soins attentifs devraient porter le meilleur des fruits.
Et voilà que le résultat n’est pas du tout à la hauteur de la minutie du maître du vignoble.
Quelle déception, beaucoup de regret et… de questionnement!

« Pouvais-je faire pour ma vigne
plus que je n’ai fait ?
J’attendais de beaux raisins,
pourquoi en a-t-elle donné de mauvais ? »

Par son prophète, Isaïe, Dieu exprime sa désillusion, pourrait-on dire, et ses paroles ont le ton d’une lamentation.
Il attendait… il anticipait… il espérait… et son rêve ne s’est pas réalisé, son plan a échoué.
Tous les préparatifs et les prévisions étaient donc en vain… pour RIEN ?

Mais ici doit prendre fin la comparaison entre Dieu et le maître du vignoble humain.
Le désappointement qui donne lieu à la colère et à la punition n’a pas de place chez Dieu.

Ces images de Dieu dans le Premier Testament (Ancien Testament) ont été corrigées par Jésus dans la parabole de l’enfant prodigue (Lc.15 :11-32).
Dieu continue d’attendre le retour du fils et ce ‘Père prodigue’ en pardon ne peut que réserver un accueil riche de tendresse et de miséricorde.

Mais le questionnement de Dieu : « Pouvais-je faire pour ma vigne plus que je n’ai fait ? » devrait conduire… au nôtre !
Que devrais-je encore faire pour répondre à cette tendresse toujours en attente de MON retour ?…

Source: Image: St. Mary Magdalene, Gilbert, AZ