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L’alphabet du Carême – Lettre D

D pour Disciples 

L’expression nous est familière: ‘Les DISCIPLES de Jésus’.
Outre les douze apôtres dont nous connaissons les noms, l’évangile nous parle aussi de soixante-douze disciples (Luc 10:1-24).

Nous les imaginons à l’écoute de Jésus et le suivant sur les chemins qu’il emprunte.
Notre imagination ne nous induits pas en erreur: être à l’écoute de Jésus et le suivre, c’est essentiellement le sens d’être un disciple.

Un autre élément est pourtant requis pour être un disciple authentique du Christ.
Ayant entendu son message et marchant sur ses traces, il faut alors vivre selon son enseignement.

Mais alors quelque chose de merveilleux se produit.
L’évangéliste Luc en parle en ces termes:

« Il se tourna vers ses disciples et leur dit en particulier:
« Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez !
Car, je vous le déclare:
beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez, et ne l’ont pas vu,
entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu » (Luc 10:1-24).

Être chrétien, n’est-ce pas être disciple du Christ? Évidemment!
Pourrions-nous dire que notre expérience à la suite du Maître, nous permet de voir ce dont Jésus parle?

Avons-nous reconnu en lui l’image de Dieu incarné?
Avons-nous reçu les paroles qu’il adresse à chacun/e de nous?
Avons-nous fait l’expérience de l’amour et de la compassion qu’il a pour nous personnellement?

Alors, oui vraiment, heureux sommes-nous!

 

Source: Image: The Church of Jesus Christ of Latter Saints

15è dimanche de l’année A – 2023

Si on vous posait la question : « Êtes-vous heureux/ses? »
j’imagine que certain/es répondraient spontanément : « Bien sûr! »
D’autres hésiteraient peut-être et regarderaient certains aspects de leur vie avant de répondre…

En posant la question ici, je pense à une espèce de bonheur assez particulière –
c’est celle dont nous parle le texte de l’évangile d’aujourd’hui (Matthieu 11:1-23).
On y entend Jésus dire à ses apôtres :

« Heureux vos yeux puisqu’ils voient,
et vos oreilles puisqu’elles entendent ! »

 
Voir et entendre – nous sommes parfois saturé/es d’images et de sons, est-ce là une source de bonheur?

Voir, recevoir la vision du monde et de nous-mêmes que Dieu offre…
Percevoir la réalité telle que Dieu nous la présente…
Entendre la voix de Dieu au milieu du déploiement sonore qui nous enveloppe…
Découvrir au plus profond de nous cette voix différente de toutes les autres voix…

Jésus ajoute :
« Beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu,
entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. »

Il peut nous arriver de regretter ne pas avoir rencontrer Jésus sur les routes de Galilée ou l’entendre prêcher près du lac de Tibériade.
Et pourtant… pourtant il continue de nous rejoindre ici et maintenant…
Sur les routes de notre quotidien, au tournant de nos expériences personnelles.

Nous ne percevons peut-être pas sa voix comme l’accent d’un Juif de son temps,
mais ce qui s’adresse à nous est bien le message authentique de Dieu.

Savons-nous en faire la traduction pour y puiser le sens de notre existence humaine?…
Parvenons-nous à décrypter le langage de Dieu pour qu’enfin notre cœur comprenne?…

Là est la source du bonheur…
 

Note: Une autre réflexion, sur un thème différent, est disponible en anglais à: https://image-i-nations.com/15th-sunday-of-year-a-2023/

: Image: Scripture Images

 

 

2è dimanche de Pâques, année B – 2021

Dans l’évangile, Jésus parle à toutes sortes de gens et il s’adresse à eux de différents manières.
À certains moments, ce qu’il dit a de quoi nous étonner, et à nous interpeler aussi .

Dans le texte d’aujourd’hui (Jn.20:19-31), nous l’entendons dire à Thomas :
« Cesse d’être incrédule, sois croyant. »
 
Je me surprends à penser : ‘Comme si cela allait de soi!’
Et une image se présente à mon esprit :
celle du père qui demandait à Jésus de guérir son enfant épileptique
et à qui Jésus semblait reprocher une foi chancelante…

L’exclamation spontanée de cet homme m’émerveille :
« Je crois mais viens en aide à mon peu de foi! » (Mk.9:24)
 Aux paroles de correction qu’il adresse à Thomas, Jésus ajoute pour nous tous :
« Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
 
Croire… nous voulons croire mais…
Nous désirons bien avoir confiance… nous en remettre à Dieu en tout et… malgré tout.
Mais… il y a le questionnement… les doutes…
Il y a la tentation de se fier à quelque chose de plus visible… de moins mystérieux…

Encore en cheminement vers une foi profonde et éprouvée,
nous pouvons déjà prier :
« Je crois mais viens en aide à mon peu de foi! »
Suivra ensuite la proclamation de Thomas :
« Mon Seigneur et mon Dieu! »
 
Alors, nous serons compté/es parmi ceux-là :
« Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
 

Note: Une autre réflexion sur un thème différent est disponible en anglais à: https://image-i-nations.com/2nd-sunday-of-easter-year-b-2021/

 

Source: Image: 17QQ  

 

 

2è dimanche de Pâques, année A – 2020

Dans notre langage moderne, on dirait que l’apôtre Thomas n’a pas bonne presse!
Il est devenu le ‘cas typique’ de celui qui doute, celui qui ne veut rien entendre de ses proches affirmant que telle ou telle chose s’est produite.
Il lui faut des preuves – voir et toucher, voilà ce qu’il exige!

Je réfléchis à la réaction spontanée de Thomas et je me demande… pourquoi il réagit ainsi?
Serait-ce… qu’il craint?
Le début du texte de l’évangile de ce dimanche (Jn.20:19-31) nous dit:

“Les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs.”
 
Les autres apôtres étaient enfermés dans leur crainte de représailles des Juifs.
Mais Thomas, lui, était peut-être prisonnier d’une peur différente…

Peut-être doutait-il parce qu’il craignait d’être… déçu…
Être déçu et… connaître une souffrance encore plus grande que celle qu’il avait déjà éprouvée à la mort de Jésus.

Comme les autres, il avait suivi Jésus pendant trois ans – trois ans d’espoir…
les choses allaient changer,
Jésus qui avait un pouvoir exceptionnel, c’était évident, allait retourner la situation
la domination de Romains sur les Juifs prendrait fin,
on n’aurait plus à craindre César ni à lui payer des impôts,
finie la domination injuste dans son propre pays.
Et, ceux qui avait suivi Jésus auraient certainement de l’influence dans le nouvel ordre des choses, cela allait de soi!

Mais tout s’était effondré et de façon si honteuse: la mort sur la croix entre deux bandits!
Pouvait-on imaginer pire comme résultat de trois ans d’attente d’un retournement de situation?

Et voilà que ses compagnons lui disent qu’il y a eu précisément cela: un retournement de la situation.
Un mort est revenu à la vie? Allons donc!
Il l’avait vu cloué sur la croix… Non, il n’avait pas vu cette scène horrible, il s’était enfui avec les autres.
Mais il savait ce qui c’était passé: Jésus avait été crucifié et un centurion romain l’avait percé de sa lance.
Deux hommes braves – plus braves que lui, il devait se l’avouer – avaient mis Jésus dans une tombe.

Et on veut lui faire croire que Jésus est vivant?
Ç’est de l’imagination pure et simple.
Ç’était invraisemblable, incroyable, littéralement – Thomas ne peut pas le croire.
Il a des… exigences: voir et toucher, alors… peut-être osera-t-il… CROIRE.

Je détourne mon regard de Thomas et je vois Jésus qui dit:
“Heureux ceux qui croient sans avoir vu.”
 
Et je me demande soudain si… MES exigences avant de… CROIRE… m’empêchent d’appartenir au groupe des… “Heureux…”

Note: Une autre réflexion est disponible sur un thème différent en anglais à: https://image-i-nations.com/2nd-sunday-of-easter-year-a-2020/

Et dans une vidéo, en anglais également, l’apôtre Thomas se présente… à: https://youtu.be/kp1eb-oBH6w

 

Source: Image: Ascension Presents – Ascension Press, Guercino: Doubting Thomas

 

4è dimanche de l’année, A

Si on vous demandait quel est le mot le plus souvent utilisé… sans doute plusieurs penseraient au mot : AMOUR.
D’autres affirmeraient que c’est le mot BONHEUR qui a la première place dans nos conversations.

Personnellement, je n’ai pas de peine à le croire.
Nous venons de conclure la période de Noël avec ses échanges multiples de bons souhaits.
Le mot BONHEUR était rarement absent de nos vœux; oui, on désire tous et pour tous : une ‘Bonne et HEUREUSE année.’
Santé, Succès et, certainement BONHEUR se retrouvaient dans les cartes – virtuelles où réelles!

La grande toile de l’internet semble donner raison à la théorie du bonheur comme concept… primordial. Demandez à Google ce qu’il a à vous offrir et vous serez littéralement inondé de suggestions. On vous recommande les Recettes du bonheur, les Défis du bonheur, les Étapes vers le bonheur. Il y a même une Avenue du bonheur, ou un Boulevard du bonheur. Et ne manquez surtout pas : La clé du bonheur – elle y est aussi! Oh, on vous offre évidemment une Bulle de bonheur d’où seront absents, bien sûr, les mauvais moments, les difficultés, les problèmes, et les troubles de toutes sortes. Bien au chaud dans votre ‘bulle’, vous serez à l’abri des misères de l’humanité, vous serez ‘bienheureux’.

On associe le bonheur à la joie, le plaisir, la satisfaction, l’accomplissement, le succès, la réalisation de soi, et quoi encore? En parcourant tout ce panorama, je serais tentée de demander à l’un et à l’autre de ces internautes enthousiastes si eux sont… heureux, vraiment heureux!

L’évangile d’aujourd’hui (4è dimanche, année A – Mt.5 :1-12) nous présente ce que certains nommeraient : ‘La charte du bonheur’. Elle est proclamée par Jésus lui-même au début des années de sa vie consacrées à l’enseignement des foules. Mais, à vrai dire, pour des oreilles modernes, le vocabulaire de ce texte est assez rébarbatif et la perspective plutôt rebutante…

La pauvreté, les larmes, l’injustice, la calomnie des autres, la misère, la faim et la soif (de la justice bien sûr), la lutte pour la paix, la persécution – c’est ça le bonheur?
C’est ça… si on ose s’en remettre à… la deuxième partie de chaque phrase – c’est ce qui fait toute la différence!

Mais il s’agit d’une différence que l’on peut appréhender seulement dans la foi… l’espérance… et la confiance dans celui qui a prononcé ces paroles.
Et certains seront tentés de dire : ‘C’est le monde à l’envers!’
Mais peut-être est-ce justement à l’envers que l’on peut découvrir le vrai bonheur – là où se trouve la compassion, la justice, la consolation, la paix qui sont l’essence même de la ‘béatitude’.

Autrement… autrement il ne reste que des paroles et des promesses aussi peu tangibles et aussi éphémères que le vent qui les emporte!

Source: Images: www.clker.com;   Pinterest;    www.lds.org