Il y a des gens qui voient…sans voir.
Il y en a qui sont aveugles mais qui voient ce que bien d’autres n’aperçoivent pas.
Vous direz que ce texte présente une énigme… peut-être.
Mais il offre aussi l’occasion d’une réflexion possiblement révélatrice.
Le texte de l’évangile de ce jour l’illustre clairement (Marc 10:40-52).
Un aveugle est assis au bord du chemin et, selon son habitude, demande l’aumône des passants.
Mais voilà qu’il se met à crier:
« Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! »
Il ne peut pas voir Jésus s’approcher, il a seulement entendu un groupe de gens s’avancer.
« Il entendit que c’était Jésus de Nazareth ».
Les gens qui l’entourent ont sans doute répété son nom.
Cela suffit pour l’aveugle – ce que ses yeux ne peuvent pas apercevoir, sa foi le lui révèle.
Son cri, sa demande d’aide, est celle de quelqu’un qui a perçu sans voir.
Sa demande jaillit d’un cœur qui a reconnu celui qui s’approche sans que ses yeux aient pu l’identifier.
Le texte dit:
« Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire,
mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! »
Rien de va le détourner, le distraire, ou le décourager.
Il s’adresse à Jésus d’une manière directe, sa demande est simple et brève.
Il demande… l’essentiel:
« Rabbouni, que je retrouve la vue ! »
La réponse de Jésus a le même caractère, simple, brève, et rejoint directement le besoin de l’aveugle.
Pas d’hésitation, pas de condition, pas de délai.
« Va, ta foi t’a sauvé. »
Une telle interaction entre ces deux personnes a de quoi nous interpeler.
Elle suppose une relation déjà réelle et confiante de la part de l’aveugle.
« Rabbouni », a-t-il nommé Jésus.
Étonnamment, Google nous informe de la signification ‘nuancée’ de ce terme:
« Diminutif de Rabbi, qui veut dire « Maître », avec une nuance de tendresse. »
Serait-ce l’élément qui manque à nos supplications?
Tendresse, proximité, confiance, – les facteurs d’une relation personnelle qui obtient ce dont on a besoin…
L’aveugle a demandé l’essentiel – pour lui, retrouver la vue.
Et pour nous, gens d’un monde si souvent perçu comme chaotique et problématique, l’essentiel ne pourrait-il pas être… un sens à la vie?…
Et celui qui peut le donner nous offre la vision de ce monde que Dieu habite et qui y reste présent avec nous jusqu’à la fin des temps… (Matthieu 28:20).
Note: Une autre réflexion, sur un thème différent, est disponible en anglais à: https://image-i-nations.com/30th-sunday-of-year-b-2024/