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  Jongler…

 Il y a des gens qui aiment jongler avec des balles.
Ils/elles fascinent leur auditoire avec toutes sortes de gestes adroits pour maintenir dans l’espace de nombreuses boules de textures différentes.

Il y en a d’autres qui, diront certains, aiment ‘jouer avec le feu’ – en fait, ils/elles jonglent justement avec le feu sous différentes formes.

Quant à moi, j’aime aussi jongler mais avec… les mots!
Les mots me parlent – c’est leur fonction évidente, non?
Ils me parlent à leur façon…

Le mot ‘jongler’ a aussi la signification de : ‘Être perdu/e dans ses pensées’.
Alors, perdue dans mes pensées, je ‘jongle’ avec des mots comme…

DON – PARDON – ABANDON.

DONNER peut sembler facile; certaines personnes sont généreuses de nature.
C’est un plaisir pour eux/elles d’offrir quelque chose à un autre.
Il se peut qu’il leur en coûte et que leur offrande soit, en fait, un sacrifice –
mais peu importe, faire un DON leur est bénéfique autant qu’à autrui.

Mais PARDONNER est beaucoup plus exigeant, nous le savons.
Cela demande d’abord d’oublier une offense, ou du moins de passer outre au mal ressenti.
Il faut considérer, non plus la faute, mais l’auteur du délit qui mérite – il faut le croire –
compassion et, oui, PARDON.

Cette attitude exige de regarder au-delà de l’action qui a causé du tort.
Regarder plus loin, plus profond.

Il est nécessaire d’ABANDONNER un sens de supériorité néfaste.
ABANDONNER aussi la conviction que l’on a droit à des excuses et que la réparation est requise.
ABANDONNER, évidemment, le scénario mental qui joue en boucle la scène de l’incident.

Impossible, croit-on parfois… certainement bien difficile dans la plupart des cas.
C’est alors qu’il faut faire un pas de plus et… S’ABANDONNER soi-même –
s’en remettre à Celui qui est la compassion incarnée – Jésus.

C’est parfois, le plus souvent même, la seule méthode – lui permettre de laisser couler à travers notre être
le courant combien thérapeutique, pour nous autant que pour l’autre, de son pardon à lui…

S’y être abandonné en donne la certitude… et le goût!

 

Source : Images : iStock  Le Républicain Lorrain

3è dimanche de Pâques, année A – 2020

L’avez vous retrouvé… VOTRE chemin d’Emmaüs?

C’était peut-être…
un chemin solitaire de campagne,
un sentier dans la forêt,
la plage d’un lac familier,
la route conduisant au vieux chalet…

Vous vous en souvenez… cette impression, non, cette certitude que vous n’étiez pas seul/e.
La conviction d’une présence enveloppante,
invisible, bien sûr, mais tissée d’acceptation, de compassion…

Vous ne compreniez pas, mais… vous vous sentiez compris…
Vos doutes évanouis, vos questions en suspens pour un temps – le temps de comprendre.
Comprendre enfin que vous n’avez pas à mériter, mais plutôt à accepter de recevoir.
Réaliser qu’il n’est pas nécessaire de ne pas tomber, mais seulement de se mettre en route…

Et sur cette route, ce chemin unique parce que tellement personnel,
à un moment où l’on ne s’y attendait plus, la rencontre a lieu…
La re-connaisance prend place!

Emmaüs, c’est cela…
Emmaüs, ce sera toujours cela… la manifestation d’une Présence.

Note: Une présentation vidéo de la scène d’emmaüs est offerte à: https://youtu.be/E8i04uQXBU0

Et une autre réflexion est disponible sur un thème différent en anglais à: https://image-i-nations.com/3rd-sunday-of-easter-year-a-2020/

 

Source: Image: LDS blogs

Fête de l’Ascension, année C – 2019

En ce dimanche, nous célébrons la Fête de l’Ascension.
Dans la 1ère lecture, Luc, l’auteur du livre des Actes de Apôtres nous décrit ce qui s’est passé (Ac.1:1-11).
Ce qu’il nous livre est le souvenir que les Apôtres ont gardé de cet événement mémorable : le ‘départ’ de Jésus.

Durant les 40 jours qui avaient suivi sa résurrection, il y avait eu plusieurs ‘départs’,
mais Jésus revenait toujours à un moment donné, à un endroit où l’autre.
Mais cette fois, c’est différent – l’absence sera définitive.
Le texte dit :
 
« Une nuée vint le soustraire à leurs yeux… » 
 
Peut-on imaginer quelque chose de plus… frustrant!
Ne plus voir le Maître et comprendre que ce sera désormais leur situation :
les apôtres de Jésus devront faire face à… une absence?
NON. Un nouveau mode de présence.

Une présence qui ne dépend plus de la vision d’un corps matériel
mais qui se manifeste – infailliblement – à une foi qui résiste au doute et à l’incertitude,
une foi qui ne cède pas non plus à la tentation de chercher un chemin plus réconfortant –
celui d’une ‘visibilité’ qui satisfait notre besoin de voir, de toucher, de sentir.

Poursuivant ma réflexion, je me demande quelle est la nuée qui, dans mon quotidien,
m’empêche de discerner la présence de celui qui est toujours là…

  • mon aveuglement qui me conduit à poursuivre de fausses valeurs;
  • ma concentration obstinée sur moi-même, mes rêves, mes projets;
  • ma recherche égoïste de satisfaction immédiate;
  • mon impatience de constater les résultats de mes efforts.

En somme ma nuée personnelle, l’écran qui me cache Sa présence c’est mon manque de foi au fil des jours.

Pourtant, bien qu’invisible, sa présence est réelle et permanente.

  • Il est présent dans le réconfort d’une visite reçue.
  • Il est présent dans l’inspiration d’une lecture qui offre une nouvelle vision.
  • Il est présent dans la sérénité d’un paysage qui calme.
  • Il est présent dans le pardon donné et reçu.
  • Il est présent dans le silence qui m’apaise.
  • Il est présent dans le courage qui m’anime au matin d’une nouvelle journée.
  • Il est là dans la résilience qui me fait surmonter les obstacles sur ma route.
  • Il est présent… infailliblement…

L’ascension se révèle le moment privilégié pour apprendre à voir,
ou plutôt, apprendre à croire sans voir – croire d’une foi qui sait à qui elle se fie! (2 Tim.1:12).

Note : Une autre réflexion est disponible sur un thème différent en anglais à : https://image-i-nations.com/the-feast-of-the-ascension-year-c-2019/

Source : Image : Pixnio