Le Baptême du Seigneur – célébration centrée sur des textes aussi ancients qu’Isaïe, aussi profonds que Saint Paul, aussi révélateurs que l’évangile de Luc. Les exégètes en recherchent le sens, les prédicateurs nous l’expliquent, et nous tentons d’en pénétrer le message – l’événement, la vision, le symbole.
Un moment de révélation bien spéciale – révélation de ce Jésus qui apparaît au milieu de la foule, encore inconnu, étranger et pourtant si proche. Elle est précisément là cette révélation: Dieu se fait proche, si proche qu’il prend sur lui nos fardeaux – et le plus lourd de tous: notre péché sous toutes ses formes dégradantes, destructrices, déshumanisantes. Noël nous l’avait dit clairement: il a pris notre condition humaine et il est ‘Dieu-avec-nous’. Mais aujourd’hui nous le voyons: il est Dieu-avec-nous jusque là – jusqu’à prendre sur lui ce qui défigure notre visage humain.
C’est le moment où, oui, le ciel s’entrouvre… la nuée, la voix, la parole, et… la symbolique colombe – tout nous interpelle pour nous faire réaliser: Dieu est là – là pour nous. Et il partage avec nous ce qui lui est propre – on pourrait dire: son identité, en nous donnant son Esprit. Notre baptême à nous, c’était justement cela: Dieu qui nous donne son identité – nous devenons réellement ses enfants animés, vivifiés par son Esprit.
La saison des fêtes qui vient de se terminer nous a vus échanger des cadeaux – cadeaux donnés, cadeaux reçus, cadeaux appréciés, cadeaux oubliés, et aussi… et maintenant, peut-être, cadeaux brisés, cadeaux perdus. Les objets que nous donnons, les choses que nous échangeons, sont parfois de courte durée et nous en venons vite à regretter qu’ils soient si vite abîmés, ou perdus. Nous rêvons de choses durables et permanentes dans notre vie… Le don de Dieu, le don de son Esprit est précisément cela: un don permanent! Par son Esprit, Dieu est toujours là – là avec nous, là pour nous – quelle que soit la situation où nous nous trouvions: bonne ou moins bonne, heureuse ou pénible, réconfortante ou désolante.
Au 4è siècle, l’un des Pères de l’Église (Saint Athanase) l’a dit: « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu ». Il y a eu Noël, il y a eu notre baptême, et il y a maintenant… la RÉALITÉ vécue au fil des jours…………