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19è dimanche de l’Année, A

On nous l’a appris depuis longtemps, le Petit Catéchisme de nos jeunes années le répétait : « Dieu est partout. »
Étrange mais la 1ère lecture de ce dimanche (19è dimanche de l’année A – 1 R. 19:9,11-13) nous dit où Dieu n’est pas.

Le prophète Élie est parti vers la montagne pour y rencontrer Dieu, car on l’a assuré que le Seigneur va y passer.
Il réalise bientôt que Dieu n’est pas dans :

  • l’ouragan fort et violent
  • ni le tremblement de terre
  • ni encore le feu.

Mais alors qu’il ressent une brise légère, il pressent la présence de Dieu.
Qu’est-ce à dire ?
Qu’il ne s’agit peut-être pas des endroits où Dieu n’est pas mais plutôt des attitudes où il ne se reconnaît pas.

Le Dieu tout-puissant ne se manifeste pas toujours avec puissance.
Il n’est pas un Dieu qui bouscule, fracasse, ébranle et détruit.
Et le feu qui brûle, n’est-ce pas celui d’un amour inimaginable pour nous ?…

Et pour le rencontrer, peut-être faut-il nous ajuster à sa présence douce et discrète… mais tellement réelle.

Un Dieu qui opère… en douceur… est-ce bien Dieu ?
Le vrai, oui !

Source: Image: patricksgill.blogspot.com

Faire ses pâques?…

pixabay.com, man streetC’était la veille de Pâques. Et, tout à coup, il était là devant moi, mon ami, l’homme de la rue. Après les salutations initiales, son regard inquisiteur m’a adressé des paroles qui ne l’étaient pas moins : « Vous n’allez plus à l’église? » En fait, il questionnait le fait qu’il ne m’avait pas vue depuis un bon moment.

J’ai répondu en l’assurant que je suis encore une ‘catholique pratiquante’ mais que je vais parfois prier à une autre église et que nous avions ainsi manqué de nous rencontrer. Il a vite poursuivi en disant – moitié affirmation, moitié question: «Demain… c’est Pâques?… » – « Oui… » Puis, en baissant la tête, il a ajouté : « Dans l’temps, j’faisais mes pâques… » Et sans plus attendre, il a enchaîné : « Bon ben, Joyeuses Pâques là! »

Il était déjà parti, boitant légèrement en avançant sur la rue transversale. J’ai poursuivi ma route le suivant en pensée. Je n’énumérais pas mentalement les raisons pour lesquelles il avait utilisé le verbe à l’imparfait référant à cette période passée : ‘Dans l’temps’ – ce temps-là où il faisait ses pâques, selon son expression. Non.

Je pensais plutôt – avec regret – à un article lu il y a longtemps mais qui est resté avec moi depuis. L’auteur traitait de la ‘réification’ des réalités de la foi. Un mot savant qui cache bien des choses, vous allez dire avec raison. Mais dans notre langage quotidien cela veut simplement dire: faire des ‘choses’ de réalités abstraites…

En ce qui concerne la FOI, cela peut amener à la considérer comme des vérités à croire, des dogmes à accepter, des attitudes à adopter ou à éviter, des comportements à assumer… comme ‘faire ses Pâques’… – oui, tout cela MAIS… sans l’exigence essentielle de la rencontre personnelle de quelqu’un…

Car, la FOI, n’est-ce pas cela: la rencontre personnelle de quelqu’un, quelqu’un à qui je me fie absolument?… Celui-là même que certains ont rencontré sur les sentiers de Galilée, les rues de Jérusalem, le chemin d’Emmaüs… et qui est présent certainement aussi sur cette rue transversale qu’a empruntée mon ami, l’homme de la rue…

Source: Image: pixabay.com