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30è dimanche de l’année, A

Les questions – on apprend très tôt dans la vie à les poser.
Maman et papa doivent y répondre à longueur de journée!
Et bien vite à l’école, la leçon de grammaire nous les fait répéter comme une litanie :
Où? Quand? Comment? Pourquoi?

Mais il y a une autre sorte de questions : ce sont celles dont la réponse doit être plutôt détaillée.
On ne peut satisfaire celui qui demande par un simple ‘Oui’ ou ‘Non’.
Une phrase, parfois une précision et même une explication, sont requises.
Une citation et parfois une certaine justification ajouteront du poids à la réponse!

Étrange mais il arrive que celui qui pose la question a déjà résolu son problème.
En fait, il connaît très bien la réponse mais… il s’agit de confronter un adversaire.
On veut, ou explorer son savoir, ou même lui tendre un piège!

C’est le cas dans l’évangile de ce dimanche (30è de l’année A – Mt.22:34-40).
Le texte débute ainsi :

« Les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent,
et l’un d’entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve. »

 
Tout comme le texte de l’évangile de dimanche dernier, on est encore en présence de mauvaise foi !
Une intention malveillante et déshonnête est bien évidente chez ce personnage.

Plus qu’une question, c’est un défi qui est posé.
On ne veut pas vraiment un éclaircissement, on n’espère pas une meilleure compréhension.
On veut tout simplement tendre un piège et obtenir une victoire.

La réponse de Jésus est bien connue, on dira que c’est la réponse ‘classique’ –
celle-là même que nous connaissons si bien, nous pourrions réciter les paroles pour quiconque nous demanderait de le faire.
Mais… le sens profond nous a-t-il rejoints ?
La signification ultime nous ‘habite-elle’ ?

Personnellement, une phrase ne cesse de m’interpeler :
« Voilà le grand, le premier commandement.
Et le second lui est semblable… »
 
Aimer le prochain comme soi-même est semblabletout comme ! – aimer Dieu de tout son être !

Je redis les paroles, je me répète le texte, et… j’en suis toujours à dire :
« Vraiment, Seigneur ?… »

Et pourtant, la réponse est là, aussi limpide qu’ancienne, oui aussi ancienne que « toute la Loi et les prophètes ».
La réponse même de ce Dieu qui s’est fait l’un de nous.

Source : Image : deacongarydumer.com

 

3è dimanche de Pâques, C

Avez-vous déjà tenté de vous mettre dans la peau de Pierre, l’apôtre. Ou, comme le disent si bien les sages autochtones : avez-vous déjà essayé de ‘marcher dans ses mocassins’, oui, là, sur le rivage près du lac où Jésus l’amène à l’écart du groupe rassemblé pour ce que j’appelle… le pique-nique de Pâques!

C’est un petit exercice pas facile à faire mais salutaire! Lorsque quelqu’un nous pose une question et que nous répondons d’une manière positive, d’ordinaire nous n’aimons pas que la question soit répétée une deuxième et une troisième fois, n’est-ce pas?achristianpilgrim.wordpress.com

C’est exactement ce qui se passe dans cette scène. Jésus a demandé à Pierre une question, question assez spéciale – on ne prononce pas ces mots à la légère : « M’aimes-tu? » Évidemment, Pierre répond sans hésiter, « Oui ». Mais Jésus reprend et il ajoute des mots qui rendent la situation plus personnelle : « M’aimes-tu PLUS que ces autres?… » (Jn.21:15).

À ce point, d’ordinaire, j’abandonne Pierre et… je me regarde, ou plutôt… je regarde Jésus m’adressant la question et je n’ose pas répéter la réponse de Pierre. Il avait renié Jésus trois fois, c’est certain, cette question répétée pour une troisième fois doit lui faire revivre la scène dans la cour du grand-prêtre… (Mt.26:69-75).

Il ne faut surtout pas croire que Jésus insiste pour que Pierre se sente coupable. Personnellement, je ne crois pas à cette interprétation. Dieu ne veut pas nous ancrer dans une culpabilité morbide. Pour ma part, je crois qu’il veut que Pierre comprenne – et nous avec lui – que ce qui est le plus important à ses yeux c’est que… nous l’aimions, effaçant ainsi, si je peux dire, tous nos reniements et nos infidélités répétées.

Cette vérité-là, cet aspect-là du visage de Dieu, j’ai besoin de me le répéter et… plus que trois fois!

Source: Image: achristianpilgrim.wordpress.com