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1er dimanche du Carême, année A – 2020

La 1ère lecture de ce dimanche (Gn.2:7-9; 3:1-7) nous est bien connue.
Le récit est si familier, chacun/e pourrait sans doute le réciter sans hésitation.
Depuis bien longtemps, ce texte habite l’imagination du people chrétien.

On pourrait croire qu’il en est de même du message qu’il recèle mais…
justement peut-être ce message demeure-t-il caché, sa pertinence encore à découvrir?…

“Vous serez comme des dieux.”
 
La tentation par excellence!
Celle qui suscite d’abord la fascination avant de conduire à… la dépendence, à l’esclavage.

Qui ne voudrait avoir la puissance de Dieu, sa connaissance, son autorité, sa gloire?
Être comme Dieu: Mais c’est justement ce que lui veut pour nous!
Ne nous a-t-il pas créé/es à son image et à sa ressemblance?
Mais alors, où se situe le problème?

C’est qu’il nous faut être comme Dieu à la manière de Dieu!
C’est là toute la différence.
Cela suppose d’être accompagné de son Esprit –
tout comme Jésus l’a été quand il a connu, lui aussi, la tentation!
(évangile de ce dimanche: Matthieu 4:1-11).

Être accompagné/es par l’Esprit,
Attentif/ves à son inspiration,
fidèles à suivre le chemin qu’il ouvre devant nous – celui qui conduit à être vraiment comme Dieu!

Note: Une autre réflexion est disponible sur un thème different en anglais à: https://image-i-nations.com/1st-sunday-of-lent-year-a-2020/

 

Source: Image: You Tube

 

« La faille en toute chose… »

Les philosophes et les théologiens peuvent nous inspirer par leurs réflexions, bien sûr.
Mais ils ne sont pas les seuls – les auteur/es et les chanteurs-compositeurs peuvent le faire également.
Ceux de chez nous le font!

En mentionnant à Google le chant Hallelujah de Leonard Cohen j’obtiens plus de 4 millions de références!
Et une auteure des Cantons de l’est – Louise Penny – est bien connue pour ses polars (récits d’aventures policières, suspense) traduits dans 25 langues.
Le titre de l’un deux s’inspire d’un poème de Cohen intitulé Anthem.
En traduction, * deux lignes du texte affirment :

« Il y a une faille en toute chose,
C’est ainsi qu’entre la lumière. »
 
Ces mots, cette pensée est restée avec moi, et… elle a poursuivi son chemin…
C’est le cheminement de cette vérité, à la fois simple et profonde, que vous trouvez ici.

Les FAILLES, il y en a un peu partout… même en nous!
Elles se révèlent alors que nous nous sentons… en manque…
On prend alors conscience de tout ce qui en nous est impuissant, incompétent…
et parfois même impénitent!

Les failles de nos tentations, de nos addictions, de nos abandons…
Les failles de nos échecs, de nos fautes, de nos regrets…

Ces failles multiples peuvent devenir de multiples sources de LUMIÈRE –
lumière qui éclaire nos doutes, nos craintes, nos hésitations,
et nous procure le courage des nouveaux départs et des aventures audacieuses.

Failles bénies et bienvenues!
Quand on ose croire les paroles de celui qui nous assure :
« La puissance se déploie dans la faiblesse. » (2 Cor.12:9)
On peut alors dire avec assurance :
« Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. » (2 Cor.12:10)

On peut ainsi laisser à Dieu la chance de s’immiscer dans la faille….
Laisser à Dieu la chance… Il n’attend que cela!

 

*Traduction (dans le livre de Louise Penny) par Claire Chabalier & Louise Chabalier

Source : Images : youtube.com   Renaud-Bray   Philips Academy

 

5è dimanche de l’année B

Récemment, lors d’une visite, une personne me disait :
« Qu’est-ce qu’on fait ici dans ce monde? Tout ce qu’on récolte, c’est misère après misère. »
La tristesse était palpable, le découragement à peine dissimulé…

Cette conversation m’est revenue à l’esprit en lisant la 1ère lecture de ce dimanche
(5è dimanche de l’année B – Jb.7:1-4,6-7).
On y rencontre Job qui s’exclame :
« Vraiment, la vie de l’homme sur la terre est une corvée…
Depuis des mois je n’ai en partage que le néant,
je ne compte que des nuits de souffrance.
 »

Cette expression de souffrance pourrait se retrouver…

  • Sur les lèvres des parents d’un enfant atteint de l’une ou l’autre de ces maladies que l’on nomme ‘maladies rares’.
  • Dans la bouche de celui ou celle qui accompagne un conjoint/e en proie à la dystrophie musculaire ou autre maladie dégénérative.
  • Dans les paroles prononcées à voix basse d’une personne qui prend soin d’un/e proche souffrant d’Alzheimer.
  • Dans le soupir exténué de ceux et celles qui tentent d’aider une personne aimée ayant maintenant besoin de soins palliatifs…
  • Ceux-là, celles-là, et tant d’autres !…

Et voilà qu’à la suite des lamentations de Job, l’évangile (Mc.1:29-39) nous présente Jésus
qui « guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies. »

En cette période qui est la nôtre, il se trouve des gens qui n’hésitent pas à exprimer leur colère.
Ils nous demandent avec véhémence :
« Où est-il ce Jésus dont vous parlez, lui qui faisait des choses si extraordinaires.
Les malades – il ne s’en occupe plus ; son pouvoir est peut-être épuisé de nos jours… »

Il serait trop facile de qualifier cette réaction de manque de foi proche du blasphème.
Ces gens ressentent profondément leur impuissance et ils voudraient pouvoir compter sur la puissance
de celui dont on leur a enseigné qu’il est ‘tout-puissant’.
Celui dont le Psaume d’aujourd’hui (Ps. 147) affirme :
« Il guérit les cœurs brisés et soigne leurs blessures. »

Que dire ? Quelle réponse pourrait apporter soulagement et réconfort ?
Peut-être seulement être là, présent, avec toute la compassion dont on est capable
celle-là même que l’on obtient de lui…

Et suggérer… bien discrètement… si la situation le permet… de lui confier à Lui
– dans un cri ou un silence – tout ce qui écrase et anéantit.
Lui dont l’un de ses apôtres a osé dire :
« Le Christ a pris nos souffrances, il a porté nos maladies ». (Mt.8:17)

Source: Images: icelandreview.com   Free Bible Images   alisonkimball.com

Note: Une autre réflexion est offerte en anglais sur un thème différent à: https://image-i-nations.com/5th-sunday-of-year-b/
 

19è dimanche de l’Année, A

On nous l’a appris depuis longtemps, le Petit Catéchisme de nos jeunes années le répétait : « Dieu est partout. »
Étrange mais la 1ère lecture de ce dimanche (19è dimanche de l’année A – 1 R. 19:9,11-13) nous dit où Dieu n’est pas.

Le prophète Élie est parti vers la montagne pour y rencontrer Dieu, car on l’a assuré que le Seigneur va y passer.
Il réalise bientôt que Dieu n’est pas dans :

  • l’ouragan fort et violent
  • ni le tremblement de terre
  • ni encore le feu.

Mais alors qu’il ressent une brise légère, il pressent la présence de Dieu.
Qu’est-ce à dire ?
Qu’il ne s’agit peut-être pas des endroits où Dieu n’est pas mais plutôt des attitudes où il ne se reconnaît pas.

Le Dieu tout-puissant ne se manifeste pas toujours avec puissance.
Il n’est pas un Dieu qui bouscule, fracasse, ébranle et détruit.
Et le feu qui brûle, n’est-ce pas celui d’un amour inimaginable pour nous ?…

Et pour le rencontrer, peut-être faut-il nous ajuster à sa présence douce et discrète… mais tellement réelle.

Un Dieu qui opère… en douceur… est-ce bien Dieu ?
Le vrai, oui !

Source: Image: patricksgill.blogspot.com