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4è dimanche du Carême, année C – 2022

Des critiques venimeuses qui font jaillir une révélation merveilleuse!
C’est ainsi que l’on pourrait résumer l’évangile de ce 4è dimanche du Carême (Luc 15:1-3,11-32).

Le texte commence avec ces mots :
« Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. »
 
Évidemment, les scribes et les Pharisiens présents à la même table ne voient pas cela d’un bon œil, c’est le moins qu’on puisse dire.
Ils ne cachent pas leur mécontentement et critiquent ouvertement l’attitude de Jésus qui partage le repas avec ces gens.

Jésus répond avec la parabole peut-être la mieux connue de l’évangile – celle de L’enfant prodigue.
Mais la révélation que Jésus donne est celle du PÈRE prodigue
un Père outrageusement généreux et miséricordieux!
Un Père que nous, les humains, n’aurions pas pu ‘inventer’!

En présentant les dieux, les mythes de l’antiquité décrivaient les déités toujours puissantes, perspicaces, parfois sages mais…
la miséricorde ne paraît pas dans la liste des attributs qu’on leur assigne.
Aux yeux des anciens – et de nos jours encore, peut-être – la miséricorde semble une faiblesse…
Quelqu’un de miséricordieux ne se laisse-t-il pas dominer pas une émotion, par la compassion envers ceux qui sont dans le besoin?

Le Père que Jésus présente est celui qui connaît, comprend, et compatit.
Il connaît le cœur même des êtres qu’il a créés.
Il comprend leurs limites, leurs faiblesses, leurs échecs.
Il soutient leurs efforts et se réjouit de constater leur bonne volonté et leur désir de lui plaire.

Et surtout, il les accueille – comme lui seul sait le faire – quand l’un/e ou l’autre revient à lui après des errances multiples… parfois prolongées.
Jésus décrit ce mouvement d’une manière touchante en disant:

« Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion;
il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. »

C’est le père qui prend l’initiative.
Les fugues des humains n’ont rien d’étrange aux yeux du Père et son pardon est toujours offert.
Un pardon d’une générosité inouïe qui anticipe nos confessions maladroites!

La parabole de L’enfant prodiguenous croyons la connaître
Mais nous sommes toujours en besoin de reconnaître le PÈRE prodigue!
 

Note: Une autre réflexion, sur un thème différent, est disponible en anglais à: https://image-i-nations.com/4th-sunday-of-lent-year-c-2022/

 

Source: Images: Eating.with.sinners – WordPress.com   National Catholic Register

Fête de la Pentecôte, année B

Quand il a rencontré à la Samaritaine, Jésus lui a dit que le Père désirait des adorateurs
« en esprit et en vérité ». (Jn.4:20)
Avait-elle compris ?…

Aux Pharisiens, il avait affirmé « la vérité vous rendra libres.» (Jn.8 :32).
Ils ne voulaient pas comprendre.
 
À ses apôtres qui désiraient savoir comment le rejoindre là où il disait partir, Jésus a dit : 
« Je suis la voie, la vérité, et la vie » (Jn.14:6).
Ces hommes, ses proches, ont-ils compris ?

Et durant ce dernier repas avec les apôtres, Jésus parle cette fois en des termes nouveaux quand il leur dit
(texte de l’évangile de la Pentecôte, année B – Jn. 15:26-27; 16:12-15):

« L’Esprit de vérité qui procède du Père…
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans la vérité tout entière.
car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »

 Encore une fois, les apôtres avaient-ils compris ?…

Quelques heures plus tard, Jésus dira à Pilate qu’il est venu en ce monde
« pour rendre témoignage à la vérité » (Jn.18 :37).
Et Pilate demandera : « Qu’est-ce que la vérité ? » sans écouter la réponse de Jésus.
Aurait-il compris s’il avait écouté ?…

À notre tour, en ce jour, nous écoutons ce message – message au sujet de l’Esprit, message de vérité.
Comprenons-nous ?…

Qui est cet Esprit ? l’Esprit même de Dieu – identique en nature et différent aussi,
demeurant avec nous, en nous, assure Jésus (Jn.14:17).
Il est prêt à nous répéter, nous rappeler, nous faire découvrir et comprendre ce que Jésus veut nous révéler.

Chaque jour peut être une Pentecôte si nous y sommes attentifs et ouverts en permanence
à cet Esprit qui veut éclairer nos esprits et rendre nos cœurs perceptifs
à tout ce que Dieu veut nous dire… oui, à nous, chacun/e de nous…

Source : Images : St. Matthew’s church, Worthing   Le Bon Combat

7è dimanche de Pâques, année B

L’évangile mentionne souvent que Jésus priait.
Les textes répètent qu’il se retirait à l’écart et parlait à son Père.

Chaque fois que je lis ces paroles, la question me vient à l’esprit :
‘Comment priait-il ?
Que disait-il à Dieu ?
Que demandait-il à celui qu’il nommait : ‘Père’ ? 

En ce dimanche, le texte tiré de l’évangile de Jean donne une réponse :
Jésus, dans cette prière pendant le dernier repas avec ses amis, la veille de sa mort,
demande à son Père :

« Garde mes disciples…
Sanctifie-les. »

Jésus affirme que durant sa vie dans notre monde il a veillé sur ceux qu’il avait choisis, ses apôtres.
Il les confie maintenant à la vigilance de son Père.
Une demande un peu… étonnante – sûrement le Père ne pourrait pas abandonner les disciples !
Et pourtant, Jésus en fait la requête spécifiquement.

Puis il supplie le Père de les sanctifier !
Et ici, je me réjouis : la sainteté ce sera l’œuvre de Dieu lui-même.
On se décourage parfois de ne pas y parvenir, d’être encore si loin de ce que l’on nomme ‘la perfection’ –
qui n’est pourtant pas la sainteté !

La sainteté, elle est d’une nature différente – celle même de Dieu !
On doit, bien sûr, la désirer, s’y disposer, accepter que Dieu nous ‘travaille’ –
comme pour un enfantement – car c’en est un !

Mais c’est l’œuvre de Dieu en nous, jour après jour, expérience après expérience.
Situations et circonstances importent peu, elles peuvent toutes servir à Dieu !

Et… pourrait-on douter que la prière de Jésus soit exaucée ?!…

Note : Une autre réflexion est disponible en anglais sur un thème différent à : https://image-i-nations.com/7th-sunday-of-easter-year-b/

Source : Images : fos.cmb.ac.lk YouTube

6è dimanche de Pâques, année B

S’il me fallait donner un titre à l’évangile de ce dimanche (6è dimanche de Pâques, année B – Jn.15:9-17)
je l’intitulerais : LE COMMANDEMENT IMPOSSIBLE!
Et j’ose croire que bien des gens seraient d’accord avec moi!…

D’abord, il faut dire que… l’amour, ça ne se commande pas – c’est évident.
Excepté… si c’est Dieu lui-même qui le commande –
et c’est exactement le cas dans ce texte de l’évangile où Jésus nous enjoint :

« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »
C’est là le résumé de l’évangile en son entier –
Les 28 chapitres de Matthieu, les 16 de Marc, ainsi que les 24 chapitres de Luc ne font qu’expliciter
ce que Jean dit et redit dans ce texte.

Ce n’est pas facile, c’est même TRÈS difficile, c’est exigeant au maximum –
en fait, c’est impossible, impossible… à moins que Dieu lui-même ne nous en rende capables.

Car, voyez-vous, il y a ce petit mot ‘dérangeant’ : ‘comme’…
« … comme je vous ai aimés. »
Qui pourrait prétendre y arriver?

Mais le texte de ce dimanche se termine avec une promesse étonnante , inédite –
une promesse… à la manière divine quoi :
« Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. »
La logique est simple : il s’agit de lui demander de nous faire vivre ce qu’il nous commande !

Note : Une autre réflexion est offerte en anglais sur un thème différent à: https://image-i-nations.com/6th-sunday-of-easter-year-b/

Source : Image : musixmatch

 

 

 

 

Ascension du Seigneur, année A

Je me souviens d’un livre de psychologie que l’éditeur présentait en affirmant que le voyage au plus profond de nous-mêmes est plus extraordinaire que les expéditions spatiales vers les planètes de notre galaxie. Affirmation audacieuse et pourtant…

Ce texte me revient à la mémoire en cette célébration de la fête de l’Ascension de Jésus.
Une phrase – c’est en fait une question – de la 1ère lecture (Actes 1 :1-11) en a réveillé en moi le souvenir.

« Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? »

Jésus vient de disparaître aux yeux des apôtres comme s’il avait été ‘englouti’ par les nuages.
Ils ne peuvent cesser de regarder là-haut. Fascinés ? Intrigués ? Anxieux ?

C’est alors qu’ils reçoivent un message sans équivoque : ils cherchent ce qu’ils désirent là où ils ne peuvent le trouver.
Ce qu’ils désirent, évidemment, c’est la présence réelle, visible, tangible, de Jésus telle qu’ils en font fait l’expérience pendant trois ans.
Cette présence est devenue invisible, intangible mais non moins réelle.

Il leur faut en faire l’expérience autrement, dans un ‘ailleurs’, ou un ‘autrement’, avec lequel ils doivent devenir familiers.
Dans sa lettre aux Éphésiens (2è lecture : Ep.1 :17-23), Paul l’exprime ainsi :

« Que le Père dans sa gloire, vous donne un esprit de sagesse
qui vous le révèle et vous le fasse vraiment connaître.
Qu’il ouvre à sa lumière les yeux de votre cœur. »

‘Les yeux du coeur’ : Voilà comment rejoindre ‘l’ailleurs’ ou ‘l’autrement’ de ce nouveau mode de présence du Christ.
Et, faut-il le dire, il est plus profond que les profondeurs auxquelles faisait allusion l’éditeur du livre de psychologie !
Pendant son dernier repas avec ses apôtres, la veille de sa mort, Jésus en avait parlé :

« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole,
et mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui.
et nous ferons notre demeure chez lui. »   (Jn.14 :23)
 
Le temps est venu mais… il faut se laisser ‘apprivoiser’ pour le reconnaître et… s’ajuster à cette présence différente mais indéfectible!…

Source: Image: christianitymy.com

6è dimanche de Pâques, année A

Dans la vie quotidienne, nous nous retrouvons souvent dans des situations de… manque et de besoin.
Et souvent aussi, nous ne savons pas où nous tourner pour obtenir de l’aide.
Nous nous demandons à qui nous adresser pour une assistance qui soulagera nos divers besoins.

On pense à quelqu’un de la famille mais… eux aussi se retrouvent avec des obligations de toutes sortes et des contraintes qui ne leur permettent pas toujours de venir à notre secours.
Nous avons des ami/es, certes, et on peut parfois faire appel à eux et obtenir une réponse favorable, mais ce n’est pas toujours le cas.
Et les voisin/es ne sont pas toujours disponibles ou disposé/es…

Il est rare, oui, bien rare, que quelqu’un nous fasse la promesse d’être là avec nous, pour nous, quoiqu’il arrive…
Une promesse sans condition ni restriction, ce n’est pas quelque chose qui nous est offert bien souvent.
Et pourtant… elle est là !

Oui, mentionnée très clairement dans l’évangile de ce dimanche (6è dimanche de Pâques, année A – Jn.14 :15-21).
Elle est formulée dans des expressions sans équivoque et des termes qui nous sont familiers.

« Moi, je prierai le Père,
Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.

Celui qui m’aime, moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »

Le Père… vous donnera un autre Défenseur
(Ce) Défenseur sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité,
il sera en vous. »

Je relis chaque phrase et je me dis : ‘Est-ce possible ?’
Je me redis : ‘C’est une promesse et une promesse de Jésus lui-même…’
Alors…

Les difficultés ne disparaîtront pas, les obstacles ne se dissiperont pas comme la rosée du matin…
Des contrariétés, des contretemps et des contradictions, il y en aura toujours…
Des tragédies inexplicables se produiront…

MAIS, désormais nous ne serons plus seuls pour y faire face.
C’est là toute la différence…

Source: Image: You Tube

3è dimanche du Carême, année A

Ce texte de la Samaritaine rencontrant Jésus au puits de Jacob nous est bien connu (Jn 4: 5-15,19-26,39-42).
Les différents aspects de cette scène font l’objet de multiples commentaires et les réflexions d’auteurs spirituels se multiplient pour en faire ressortir ce qui peut nous inspirer.

Pour ma part, ce qui me fascine c’est… ce qui n’est pas dit, plus précisément : les questions qui ne sont pas posées !
Dans la mentalité juive de l’époque, et particulièrement celle des scribes et des Pharisiens du temps, on pourrait s’attendre à ce que Jésus demande à la femme :

  • Pourquoi vis-tu avec cet homme qui n’est pas ton mari ?
  • Pourquoi changes-tu, à tout moment, tes compagnons de vie?
  • Pourquoi n’observes-tu pas les commandements de Dieu – tu les connais !

Mais voilà : Jésus ne partage pas la mentalité – les jugements hâtifs et les condamnations sans appel – des scribes et des Pharisiens !
Il est le messager du Dieu de miséricorde et toute sa personne – ses paroles, ses attitudes, en témoignent.

Étrange aussi, pour notre mentalité parfois strictement légaliste, Jésus n’attend pas que la femme fasse une… confession : il la fait pour elle !
« L’homme avec qui tu vis n’est pas ton mari, » – pas une condamnation, mais une invitation à continuer la conversation dans la vérité.

Et, de son côté, la femme ne pose pas à Jésus la question qui semblerait évidente dans la situation : « Mais, qui es-tu… pour lire ainsi en moi ? »
Elle mentionne simplement la foi de son peuple, les Samaritains. Elle affirme :

« Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ.
Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. »

 
Et alors, c’est Jésus qui fait une… ‘confession’ et dit à la Samaritaine :
« Je le suis, moi qui te parle. »

Il se révèle à une femme, à CETTE femme, une non-juive, et une femme qui vit une relation coupable, dirait-on en langage moderne !
Les personnages religieux du temps lui avaient demandé avec insistance :
« Pourquoi nous garder en suspens ? Si tu es le Christ, dis-le nous ! «  (Jn.10:24)
Il ne l’avait pas fait, mais à cette femme il dévoile qui il est vraiment.
Il affirmait que Dieu est son Père, mais il ne proclamait jamais : « Je suis le fils de Dieu », se disant toujours : « le fils de l’Homme ».

Mais aujourd’hui il ne dissimule pas son identité réelle : « Je le suis » – un écho à l’identité de Dieu : « Je suis celui qui est. » (Ex.3:14)
 
Moment de vérité s’il en est un!
Pour lui, pour elle…
Et pour nous… si nous consentons à la même démarche de vérité…
Et si, du plus profond de nous même, là où se trouve… la Source, nous osons faire la même demande :
« Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif. »

Voir aussi: http://image-i-nations.com/la-samaritaine-2/

Source: Image: You Tube