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Journée Internationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la torture – 26 juin

Afin d’éliminer totalement la torture et d’assurer l’application de la convention du 10.12.1984, l’Assemblée Générale des Nations Unies a proclamé le 26 juin « Journée Mondiale de Soutien aux Victimes de Torture ».

Cette journée est révélatrice d’une prise de conscience généralisée que la torture, honteuse pratique couramment utilisée dans plus de 150 pays est bien une atteinte à un droit inaliénable de la personne humaine : la dignité.

Il convient dès lors de se mobiliser pour cette journée afin de poursuivre ensemble la lutte contre l’impunité des tortionnaires car il est nécessaire de ne pas oublier que si le Droit International de protection devient peu à peu aujourd’hui un élément d’espoir, son effectivité sera toujours le produit de notre vigilance.

Aucune cause ne peut justifier la torture
« Malheureusement, il reste beaucoup à faire, il nous arrive d’entendre le témoignage de ceux qui ont été torturés par des régimes brutaux et de voir les salles dans lesquelles les actes de torture ont été commis, nous ne devons pas oublier pour autant que la plupart des victimes n’ont jamais l’occasion de raconter leur histoire et que la torture n’est pas limitée à une région particulière, à un système politique particulier ou à quelques pays. »

« Quinze ans après l’entrée en vigueur de la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements sont toujours signalés dans au moins 111 pays du monde, et la Convention demeure le moins ratifié des six traités internationaux relatifs aux droits humains actuellement en vigueur », a déclaré ce jour (mercredi 26 juin 2002) Amnesty International.

Un moyen encore trop souvent utilisé
« Seuls 129 des 189 États membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) sont partis à la Convention. En outre, nombre d’entre eux persistent à ne pas prendre les mesures nécessaires pour garantir pleinement son application, et restent passifs face à la pratique de la torture », a ajouté l’organisation de défense des droits humains.

« Des États partis à la Convention – le Brésil, l’Arabie saoudite, la Russie, l’Indonésie, les États-Unis ou encore le Cameroun, pour ne citer qu’eux – manquent à leurs obligations en omettant de prendre les mesures nécessaires pour empêcher et sanctionner les actes de torture, » a déploré Amnesty International. La torture ne devrait plus exister que dans les livres d’histoire. Or, elle est encore largement utilisée pour extorquer des « aveux », pour intimider des opposants et pour humilier ou punir des prisonniers, notamment à titre de sanction disciplinaire », a ajouté l’organisation.

Un site à visiter : www.acatfrance.fr   Source : Texte & Image : Journée mondiale

29 juillet 2016: Le pape François à Auschwitz

1236048-pape-traverse-pied-seul-silence-2Le pape a traversé à pied, seul et en silence, le célèbre portail orné des mots « Arbeit macht frei » (Le travail rend libre), arrivant au camp nazi allemand d’Auschwitz, près de Cracovie.

«Seigneur, aie pitié de ton peuple, Seigneur pardon pour tant de cruauté»: comme il l’a promis, le pape François a gardé le silence vendredi à Auschwitz, mais a exprimé ses émotions dans le livre d’or du camp de la mort. Solitaire et recueilli, le visage grave, le souverain pontife a traversé à pied le célèbre portail orné des mots «Arbeit macht frei» («Le travail rend libre»), arrivant à l’ancien camp nazi, près de Cracovie.

Ayant à peine franchi l’entrée, il s’est assis sur un banc et s’est plongé dans une prière silencieuse, la tête penchée, les yeux parfois fermés, pendant plus de dix minutes. Une voiture électrique l’a transporté à proximité du Mur de la mort, où les Allemands nazis avaient exécuté des milliers de prisonniers d’une balle dans la tête. Un groupe de douze rescapés du camp de la mort, Polonais, Juifs et Roms, dont la violoniste de l’orchestre du camp, Helena Dunicz-Niwinska, 101 ans, l’y attendait.

Le pape a échangé quelques mots avec chacun d’entre eux, puis a allumé un cierge devant le Mur de la mort, qu’il a touché de la main. Une des rescapées, Janina Iwanska, 86 ans, a déclaré à l’AFP qu’elle était «très émue». «Je voulais m’agenouiller devant lui, mais il m’a pris dans les bras et embrassé sur les deux joues», a-t-elle confié à l’AFP par téléphone quelques minutes après la rencontre.

Le pape lui a paru «non seulement très triste, mais également très fatigué». La veille, elle avait déclaré à l’AFP avoir le sentiment que le pape venait avant tout pour voir les rescapés. «Les autres papes venaient visiter le site du camp, et par la même occasion rencontrer les survivants, et celui-ci vient pour rencontrer les rescapés», a-t-elle dit. «Je lui ai dit que cette rencontre avec lui, c’est un cadeau pour tout ce qui m’est arrivé dans la vie. On le lui a traduit et il m’a souri».

Un autre rescapé, Alojzy Fros, qui aura cent ans en décembre prochain, aurait souhaité que le pape lui dise ce qu’il pense de la situation en Europe et de la question des réfugiés. «Des choses horribles se passent aujourd’hui dans le monde. Parfois ce sont des horreurs pires qu’à Auschwitz, comme la mort du prêtre égorgé dans son église» en France, a-t-il estimé. Mais il se souvient aussi très nettement des horreurs vues au camp nazi. «Peu après mon arrivée, je suis allé à l’infirmerie. J’ai vu derrière une porte entrouverte des corps nus empilés l’un sur l’autre comme des bûches de bois, un tas d’un mètre de haut environ. C’étaient des gens que la SS considérait comme inaptes au travail et qui ont été tués avec une piqûre dans le coeur. Quand je ferme les yeux, j’ai toujours cette image devant les yeux».

François est allé prier dans la cellule de la mort du saint polonais Maximilian Kolbe, un prêtre qui a offert sa vie pour sauver celle d’un père de famille.

Source: Texte: ELLA IDE, BERNARD OSSER, Agence France-Presse OSWIECIM, Pologne    PHOTO KACPER PEMPEL, REUTERS